La crise énergétique amplifiée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine a accéléré les investissements en faveur de la production d’énergies renouvelables, plus encore que les alertes sur le réchauffement climatique, même si l’année 2022 a rappelé le enjeux en cours.
Un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) note que la croissance des capacités de production d’énergies renouvelables progresse désormais rapidement, ce qui devrait permettre de représenter un total de 4500 GW d’ici 2024, soit l’équivalent de la production électrique de la Chine et des Etats-Unis réunis.
Rien que sur 2023, les augmentations de capacité vont bondir d’un tiers en réponse à la hausse des cours des énergies fossiles et aux efforts pour renforcer l’indépendance énergétique des pays dans un contexte d’incertitude économique et géopolitique grandissante.
Le solaire toujours en tête
Si la Chine est le moteur de cette accélération en représentant plus de la moitié des ajouts de capacité, l’Europe a pris des mesures fortes pour s’équiper et répondre aux enjeux de la crise énergétique, relève l’AIE.
Sans surprise, l’éolien et surtout le solaire sont les leviers majeurs de l’accroissement des capacités de production des énergies renouvelables. L’énergie solaire représente ainsi les deux tiers des additions de production et cette tendance se maintiendra l’an prochain, avec la mise en service de grandes fermes de panneaux photovoltaïques mais aussi beaucoup de projets plus réduits.
L’installation de panneaux solaires sur les toits d’entreprises et d’habitations se multiplient et peuvent aider à contrer la hausse des tarifs de l’électricité sur les réseaux de distribution.
L’Europe économise grâce aux énergies renouvelables
Cette progression est aussi portée par les efforts de production de panneaux photovoltaïques en Chine et ailleurs, dans un effort de diversification des fournisseurs, ce qui permettra d’atteindre l’équivalent de 1000 GW en production à partir de 2024.
L’éolien reprendra du poil de la bête après les années difficiles de la période de pandémie, même s’il s’agira surtout de finaliser les chantiers qui avaient été ralentis ou reportés entre 2020 et 2022. Il reste toutefois à dynamiser le segment par des décisions politiques qui aligneraient l’augmentation des capacités avec la demande.
En Europe, l’ajout de nouvelles capacités en solaire et en éolien ont permis d’économiser 100 milliards d’euros sur la période 2021-2023 par rapport à une utilisation équivalente d’énergies fossiles, estime l’AIE.
Sans ces ajouts, les prix de l’électricité seraient 8% plus élevés en 2022, toujours selon l’agence. Et pour certains pays européens (mais pas encore la France, avec la particularité de son parc nucléaire), solaire et éolien représentent désormais plus de 40% de leur production électrique annuelle.