C’est un rendez-vous que les fans de Nintendo ne rateraient pour rien au monde : tous les six mois environ, le géant japonais du jeu vidéo dévoile, dans une vidéo d’une quarantaine de minutes, de quoi l’avenir des possesseurs de console Switch sera fait. Dans les milieux autorisés on appelle cela un « Nintendo Direct », et le millésime estival de l’année 2023 a eu lieu mercredi 21 juin.
Evacuons les plus sympathiques des annonces les plus anecdotiques, c’est-à-dire celles qui ne sortent pas directement des écuries de Nintendo. On pense à la compilation Metal Gear Solid Master Collection Vol.1 (sortie le 24 octobre), un très joli remake de Star Ocean : The Second Story (2 novembre), un nouveau Dragon Quest Monsters (1er décembre) ou encore Penny’s Big Breakaway, par le biais duquel l’équipe responsable par le passé du jeu Sonic Mania va tenter de répondre à la question qui hante la planète « gaming » depuis trente ans : est-il possible de réaliser un jeu de plate-forme à la fois rapide et en 3D qui ne soit pas un infâme navet ?
Un nouveau « Super Mario » en 2D
Pas de doute possible : la principale information à retenir de ce Nintendo Direct, c’est l’annonce de Super Mario Bros. Wonder, nouvel épisode de la série – on vous le donne en mille – « Super Mario Bros. », soit, possiblement, la plus culte jamais développée par Nintendo, depuis le jeu éponyme de 1985 jusqu’à New Super Mario Bros. U en 2012.
Si le concept n’a pas grand-chose de révolutionnaire (il faut toujours traverser un niveau, de la gauche vers la droite, en ramassant des objets bonus et en sautant sur la tête de vilains), Nintendo s’offre toutefois avec cette nouvelle itération un lifting graphique qu’il ne serait pas totalement insensé de qualifier d’audacieux, puisque Mario et ses comparses y adoptent pour la première fois un look proche de celui d’un film d’animation.
Jouable jusqu’à quatre simultanément, Super Mario Bros. Wonder semble parti pour mettre l’accent sur les séquences humoristiques, les avant-plans et les arrière-plans détaillés et les animations vraiment très mignonnes. La véritable surprise vient cependant de l’irruption, au sein du bestiaire déjà foutraque des costumes du plombier, d’un étonnant Mario éléphant dont la trompe facétieuse et l’allure boudinée vont très probablement inspirer dans les heures à venir des dessins de fans diversement innocents. Sortie prévue le 20 octobre.
D’autres jeux « made in Nintendo » ont été dévoilés ce mercredi, par exemple Le Retour de Détective Pikachu (6 octobre), dans lequel la souris électrique boira trop de café et, à en croire sa voix grave, fumera trop de cigarettes. Ou encore Wario : Move It !, dont la ribambelle de mini-jeux sera disponible le 3 novembre. A également été fait mention d’une version HD de Luigi’s Mansion 2 (initialement sorti en 2013) prévue pour 2024. Au cours d’une séquence quasi subliminale furent également révélées quelques secondes d’un jeu dont l’héroïne sera Peach, plus souvent cantonnée au rôle ingrat de princesse en détresse. Pas de nom, pas de détail, et en guise de date de sortie, un vague « 2024 ».
Le retour du jeu de rôle « Super Mario »
L’autre grosse annonce de ce Nintendo Direct, c’est néanmoins le retour de Super Mario RPG, fruit en 1996 de l’improbable collaboration entre Nintendo et Square, spécialiste du jeu narratif dense et des mises en scène ambitieuses (Final Fantasy, c’est eux). Inédit en Europe jusqu’en 2008, le jeu de rôle Super Mario RPG n’a pas chez nous l’aura des séries Paper Mario ou Mario & Luigi qui ont marché depuis sur ses plates-bandes, mais bénéficie d’un petit culte dans d’autres parties du globe. Ce remake luxueux et tout en 3D, prévu pour le 17 novembre, permettra à tout le monde de découvrir avec un regard neuf cette histoire qu’on ne se risquera pas à résumer ici, même s’il y a fort à parier qu’il y sera, pour finir, essentiellement question de royaume champignon, de princesse enlevée et de méchant Roi Bowser.
Grand absent du Nintendo Direct en revanche : Everybody 1-2-Switch !, annoncé au début du mois, et disponible le 30 juin, n’a en revanche pas été cité une seule fois. Le précédent épisode de ce titre entre jeu de société et bizutage en règle était sorti en même temps que la console Switch en 2017, et avait sombré dans l’oubli dès le lendemain. L’an dernier, un article du site Fanbyte racontait la genèse rocambolesque de ce nouvel opus qui a failli ne jamais voir le jour, coupable, selon les sources du journaliste, de ne pas être à la hauteur des standards de Nintendo.