L’informatique quantique est encore essentiellement une affaire de recherche pour trouver les meilleures voies technologiques qui permettront d’en dénouer le potentiel. La course à la suprématie quantique, quand les ordinateurs quantiques seront aptes à résoudre des problèmes insolubles pour l’informatique traditionnelle, semble à portée de superposition quantique, même s’il faut toujours se méfier des effets d’annonce prématurée.
De nombreuses entreprises travaillent sur le développement de futurs systèmes quantiques en passant par différentes techniques mettant en scène des qubits dont la grande difficulté est de parvenir à les stabiliser suffisamment longtemps pour produire des calculs précis.
Corriger les erreurs des qubits désynchronisés ou les anticiper pour en atténuer les effets, c’est le grand défi du moment qui permettra peut-être d’arriver à cette capacité de calcul hors du champ de l’informatique classique.
Microsoft et les qubits topologiques
Chez Microsoft aussi, on y travaille en passant par la voie spécifiques des qubits topologiques. La firme planche sur le sujet depuis plusieurs années et a dévoilé l’an dernier une technologie Majorana qui permet d’obtenir des qubits dont la stabilité est bien longue que d’autres approches.
La firme annonce avoir atteint un nouveau palier dans le chemin qui mènera à un superordinateur quantique. Elle définit son approche en trois niveaux :
- Foundational : créer et contrôler des qubits topologiques Majorana
- Resilient : bâtir le cadre permettant de disposer de qubits stables
- Scale : organiser les qubits Majorana stabilisés en systèmes complexes
Les derniers travaux publiés dans The American Physical Society suggèrent que Microsoft a finalisé le premier niveau de son projet et est en route vers le deuxième. L’entreprise sait désormais créer des qubits Majorana mais ils restent encore très sensibles aux perturbations extérieures et ne permettent pas encore de réaliser des calculs précis.
Sur la route du rQOPS
La prochaine étape va donc être de créer des qubits logiques bénéficiant d’un système de correction d’erreur qui pourront être assemblés dans des systèmes toujours plus complexes.
La roadmap est ainsi fixée et Microsoft prévoit de parvenir à créer un véritable superordinateur quantique fiable dans moins de dix ans. Et pour valider ses performances, un nouvel outil de mesure est proposé : le rQOPS (reliable Quantum Operations per Second) qui veut préciser le nombre d’opérations fiables réalisées par seconde et remplacer l’actuel standard NISQ (noisy intermediate scale quantum ou ordinateur quantique imparfait de taille intermédiaire).
L’ambition du superordinateur quantique de Microsoft est d’être suffisamment performant pour atteindre au moins 1 million de rQOPS, sachant qu’il faudra des systèmes gérant plus de 1 milliard de rQOPS pour résoudre des problèmes mathématiques et physiques complexes inacessibles à l’informatique telle que nous la connaissons actuellement.