Même si cela ne s’est pas forcément vu, les dernières années, dont 2022, ont été marquées par l’effet refroidisseur d’un phénomène climatique La Niña particulièrement long.
Son effet a globalement permis de modérer partiellement les conséquences du réchauffement climatique. Le problème est que son effet s’est arrêté et que le phénomène inverse El Niño a démarré officiellement début juin 2023, après des signes précuseurs en avril et mai.
Il génère au contraire un effet réchauffant en poussant les eaux chaudes de surface du Pacifique vers les côtes d’Amérique du Sud qui risque de s’ajouter aux augmentations de température moyenne déjà relevées du fait du changement climatique provoqué par l’activité humaine.
Le phénomène El Nino va exacerber les effets du réchauffement climatique
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) suit ce nouvel épisode El Nino de près et s’attend (à 90%) à ce que son effet soit perceptible tout au long du second semestre 2023.
Si sa durée et sa puissance restent incertaines, les experts prédisent tout de même un effet « au moins de force modérée« , avec des conséquences notables sur certaines zones du globe : « L’arrivée d’El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et de déclencher une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans les océans« , indique l’OMM.
Le problème est que les températures de surface du globe sont déjà en route vers une hausse moyenne de +2 degrés à court terme, tandis qu’une immense quantité de chaleur a été emmaganisée par les océans et ne permet plus de tempérer l’atmosphère.
Tout se combine donc pour pousser les températures jusqu’à de nouveaux records absolus dans certaines régions, peut-être au point de les rendre de moins en moins vivable pour des humains, sans compter les effets destructeurs sur les écosystèmes.
Ca va chauffer dans les cinq ans à venir
L’OMM rappelle que le phénomène El Nino revient tous les deux à sept ans pour une durée de 9 à 12 mois et que l’épisode en cours prépare une année de tous les records en matière de températures dans les cinq ans à venir, avec une moyenne mondiale de +1,5 degré.
D’où l’importance de systèmes d’alerte précoce et de mise en place de politiques pour s’y préparer. Pour rappel, une hausse de +1,5 degré est le seuil défini par les Accords de Paris en 2015 au terme de la COP21 pour tenter de préserver le climat actuel et éviter des catastrophes climatiques de grande ampleur.
Ce cap est déjà considéré comme obsolète et les stratégies climatiques s’orientent désormais plutôt vers une limite à +2 degrés…qui pourrait être vite atteinte à son tour.
Les derniers rapports sur le climat soulignent qu’avec les efforts actuels en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la hausse des températures pourrait se rapprocher des +3 degrés à l’horizon 2100, ce qui impliquera de puissantes transformations du climat, notamment en Europe (dont le Sud de la France) qui se réchauffe plus vite que la moyenne.