LA LISTE DE LA MATINALE
Le jeu vidéo n’est pas uniquement une affaire de vilains monstres à trucider comme dans les récents Diablo IV ou Final Fantasy XVI, d’exploration de mondes ouverts gigantesques à l’instar du phénoménal Zelda : Tears of the Kingdom, ou d’uppercuts bien placés, à la manière du dernier Street Fighter.
Il existe des jeux vidéo dans lesquels tout n’est qu’ordre et beauté. En prévision de moments de farniente estival loin de votre domicile, voici notre sélection de huit titres « cosy » et bienveillants, à installer sur votre smartphone ou votre Nintendo Switch.
« Laya’s Horizon » : un voyage planant
Le studio canadien Snowman est passé maître dans l’art des expériences zen, avec les superbes Alto’s Adventure (2015) et Alto’s Odyssey (2018). Des jeux alliant glisse et exploration, tout comme leur dernier titre. Si l’acrobatique passage à la 3D a pu nous faire redouter le faux pas, Laya’s Horizon est au contraire une réussite de haut vol. Enveloppé dans une cape, nous y planons de cimes de montagnes aux rives paradisiaques d’une île lointaine. Il faut toutefois veiller à ne pas mettre un pied à terre ou percuter un mur, sous peine d’être ramené au sommet pour retenter sa chance. Le tout dans un petit monde de poche ouvert et grisant, bourré de missions, de défis et de paysages inoubliables.
Disponible sur Android et iOS avec l’abonnement Netflix.
« We Love Katamari Reroll + Royal Reverie » : un délire roulant
Peu de concepts sont aussi irrésistibles que celui de la série japonaise Katamari : votre personnage doit faire rouler une boule adhésive (le fameux katamari), agglomérant les objets sur son chemin afin de la faire grossir… histoire d’attraper des objets encore plus gros. Et c’est tout. Sorti le 2 juin sur consoles et PC, We Love Katamari Reroll + Royal Reverie est la réédition du deuxième jeu de la saga, sorti il y a près de vingt ans. On pourrait s’offusquer du scénario sans queue ni tête, de la maniabilité parfois horripilante, du fait que la série se repose un peu sur ses lauriers… Qu’importe : on est simplement ravis de faire à nouveau rouler son katamari dans des niveaux plus loufoques les uns que les autres.
Disponible pour 30 € sur Switch, PC, PlayStation4 et 5, Xbox One et Series.
« Mutazione » : une visite familiale
Kai, une adolescente, entreprend de rendre visite à son grand-père sur l’île pleine de secrets, Mutazione. Ce récit, raconté simplement et mis en scène en deux dimensions, se révèle cependant particulièrement immersif. Les objectifs sont pourtant simples : on dialogue, on collecte, et l’on passe le plus clair de son temps à parcourir des lieux envoûtants. Petite merveille au style postapocalyptique épuré, un brin mélancolique, ce jeu danois est encore sublimé par sa musique, mélodieuse et onirique.
Disponible sur iOS avec l’abonnement Apple Arcade.
« Rytmos » : une musique interstellaire
Jeu danois toujours, mais changement d’échelle : Rytmos est une galaxie dont chaque planète abrite un petit casse-tête musical. Sur différents plateaux quadrillés, il s’agit de tracer un chemin en cherchant à relier des cylindres vibrants. Au passage, on ajuste des éléments du plateau susceptibles d’être bloquants. Chaque tracé réussi permet de révéler un instrument, s’unissant progressivement pour former une chanson. La vingtaine d’énigmes constitue ainsi une balade sonore entre sept genres musicaux relaxants : musique d’ambiance japonaise, boucles psychédéliques krautrock, musique hawaïenne… Le tout est agrémenté de liens pour en apprendre plus sur ces styles pointus et fascinants. Epuré et entêtant.
Disponible pour 4,99 € sur iOS et 15 € sur Switch et PC.
« Townscaper » : des paysages réconfortants
On s’éloigne du Danemark… pour atterrir en Suède. Townscaper n’est pas un jeu de construction de ville comme les autres : il ne propose pas de gérer sa cité (et ses problèmes) à la façon d’un Sim City. Le plaisir s’apparente davantage à celui, enfantin, que l’on ressent en construisant un château de sable : sans limites ni contraintes, on empile les bâtiments, on construit d’improbables tours ou des murailles qui zigzaguent au gré de nos fantaisies, dessinant progressivement, sur cette étendue d’eau infinie, une sorte de Venise scandinave. Tous les fantasmes architecturaux sont permis dans ce paradis urbain sans routes ni habitants. Réconfortant, comme ses couleurs pastel et les courbes tendres des bâtiments.
Disponible pour 6 € sur iOS, Android, Switch et PC.
« Mini Metro » : un casse-tête urbain
Pour profiter de Mini Metro, mieux vaut s’extirper du brouhaha des transports en commun et s’installer dans un bon fauteuil. Sur le blanc cassé de sa toile de fond se révèle progressivement le plan de métro d’une véritable ville (Paris, Tokyo, Shanghaï, New York…). Des pictogrammes apparaissent peu à peu aléatoirement pour représenter les stations. Du bout du doigt, il faut relier celles-ci entre elles pour créer un réseau de transport optimal, figuré de lignes aux couleurs vives. Au fil du temps qui passe, en accéléré, les voyageurs augmentent en nombre et le trafic menace peu à peu d’être saturé. A vous de le réorganiser régulièrement. La force de ce jeu néo-zélandais, idéal pour les courtes sessions, est de rester stimulant sans être stressant pour autant.
Disponible pour 1 € sur Android, 4 € sur iOS, 8,50 € sur Switch et PC et avec l’abonnement Apple Arcade.
« Wylde Flowers » : un jardin magique
Il se passe des choses suspectes à Fairhaven. La jeune Tara est venue aider sa grand-mère dans l’exploitation agricole familiale. Agricultrice la journée, elle apprend à maîtriser la magie la nuit – magie qu’elle met à contribution pour découvrir le secret qui entoure l’île et ses habitants. Tous ont une histoire qui leur est propre, qu’il faudra évidemment découvrir, quitte à s’aider pour cela d’une boule de cristal. Intéressante combinaison entre jeu de narration et simulation de vie à la ferme, ce jeu australien est idéal si vous avez du temps – beaucoup de temps.
Disponible sur iOS avec l’abonnement Apple Arcade.
« Hidden Folks » : une réinvention d’« Où est Charlie ? »
Impossible de ne pas penser, en lançant ce jeu développé par un duo franco-néerlandais, à un célèbre personnage à lunettes et aux habits rayés, star d’une tout aussi célèbre série de livres dans lesquels il faut trouver des objets ou des personnages dans des décors saturés de détails. Hidden Folks nous propose une rafraîchissante déclinaison vidéoludique de ce principe bien connu : un retour en enfance qui régalera les esthètes, avec ses niveaux en noir et blanc dessinés à la main. Ses bruitages à la bouche, comiques et attendrissants, contribuent à son ambiance artisanale et charmante. Accessible à toutes les tranches d’âge, même s’il réserve des défis retors dans ses niveaux les plus avancés.
Disponible pour 5 € sur Android, 6 € sur PC et iOS, 12 € sur Switch.