Pendant que le télescope spatial James Webb de la NASA fait le show en diffusant de nombreuses images époustouflantes grâce à ses instruments infrarouge, un autre télescope spatial, cette fois supervisé par l’ESA (Agence spatiale européenne) a pris position après son décollage début juillet.
La mission Euclid vise à en savoir plus sur la mystérieuse matière noire et l’énergie sombre qui sont censés composer l’essentiel de l’Univers mais on ne sait pas grand-chose car elle interagit très peu avec la matière « normale », celle que nous connaissons et qui ne représenterait en fait que quelques pourcents de notre Univers.
Le télescope spatial européen Euclid peu avant son départ
Sa mission principale consistera à cartographier en trois dimensions l’Univers observable sur 10 années-lumière pour tenter de mieux comprendre le pourquoi de l’accélération de l’expansion de l’Univers observé actuellement et tenter de mieux comprendre le rôle de cette insaisissable matière noire.
Deux instruments pour cartographier l’Univers
Les outils principaux du télescope spatial, développés par un consortium piloté par la France, dont l’IAP (Institut d’Astrophysique de Paris), seront un imageur dans le visible VIS et un spectrophotomèttre infrarouge NISP qui va permettre d’analyser le redshift spectrométrique, ce décalage du spectre vers le rouge permettant d’estimer les distances des galaxies (et la vitesse de leur éloignement) et d’en définir indirectement l’âge.
Image obtenue en spectrométrie avec NISP, chaque trait correspond à une étoile ou une galaxie (credit : ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA)
L’instrument VIS opère dans le visible et sera chargé d’observer les déformations de l’image des galaxies provoquées par la matière normale (baryonique) et la matière noire. Ses données complèteront les informations fournies par le NISP et par un ensemble de 8 télescopes au sol.
Des instruments d’observation déjà prometteurs
Les instruments d’observation d’Euclid ont fait l’objet de tests de fonctionnement et livrent ainsi leurs premières images, faisant émerger de nombreux détails que les observations depuis le sol laissaient floues (notamment dans les groupements d’étoiles, dont il est difficile de distinguer les éléments) et qui permettront de mieux caractériser les galaxies.
Image de test d’Euclid (credit : ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA)
L’ESA précise qu’il ne s’agit encore que d’images de test des instruments au sortir de leur réveil et de leur mise en service et que des réglages vont pouvoir être appliqués pour obtenir des résultats encore plus détaillés.
L’agence spatiale européenne compte diffuser de nouvelles images une fois que les instruments seront parfaitement calibrés, ce qui promet déjà de nouvelles images impressionnantes de précision et qui permettront pleinement de réaliser cette cartographie inégalée en qualité.