Aussitôt intégré au Nasdaq, le constructeur automobile VinFast vrille

Vinfast Nasdaq Bourse


Débuts très agités en Bourse pour la marque de voitures électriques qui veut conquérir l’Europe et les États-Unis. Pour amortir ses investissements, elle visait la popularité du Nasdaq. Deux jours après son introduction, son cours chute de plus de 45 % après une hausse de 270 %.

Les plans de VinFast ne se déroulent pas comme prévu. Après une vague de départ au sein de la direction, le constructeur automobile vietnamien recule de 34 % sur le Nasdaq, où il se cotait il y a deux jours dans le but d’aller chercher des capitaux et amortir ses derniers investissements massifs. Mardi 15 août, jour de son introduction en Bourse, l’action avait pourtant atteint des sommets avec 270 % de hausse, faisant de VinFast une entreprise capitalisant bien plus que Ford ou encore GM (85 milliards de dollars contre respectivement 48 et 46 milliards).

Depuis son plus haut, l’action VinFast ($VFS) a déjà perdu 46 %. Sur les quelque 2,3 milliards d’actions du capital de la société, S3 Partners dit que 1,2 million d’entre elles seraient déjà vendues à découvert (autrement dit, certains parient à la baisse du cours). Cela paraît très faible, mais en vue de la détention du propriétaire de VinFast, le milliardaire Pham Nhat Vuong qui détenait jusqu’alors 99 % de l’entreprise, il se pourrait que le nombre d’actions flottantes ne se compte qu’à quelques millions d’actions là encore.

L’arrivée de VinFast sur les marchés financiers à Wall Street rappelle bien d’entreprises et de constructeurs, pendant la période de la pandémie, qui ont privilégié la voie d’un SPAC (Special Purpose Acquisition Company) pour pouvoir se coter plus rapidement et à moindres frais. Lucid Motors, la firme californienne qui veut faire mieux que Tesla, avait également suivi ce processus, aux rebondissements surprenant du fait d’une erreur de Bloomberg dans l’une de ses dépêches.

VinFast de son côté, espère vite pour remonter de sa perte de 2,1 milliards de dollars l’année dernière et son usine de Caroline du Nord aux États-Unis, qui lui coûtera encore 2 milliards de dollars. Certains n’hésitent pas à comparer la marque à Faraday Future, un autre constructeur qui a connu des années à tenter de se financer sans jamais rien sortir.

© VinFast

Comment VinFast veut se différencier ?

Pour se faire une place sur le marché, VinFast compte sur deux SUV à l’heure actuelle, et un modèle d’affaires alliant des voitures à l’achat et des batteries à la location. Les VF8 et VF9 sont également disponibles en location longue durée à 599 euros par mois pour 10 000 kilomètres maximums par an, ce qui rappelle une autre marque : Lynk & Co, du groupe chinois Geely. Le prix du neuf est quant à lui compris entre 40 000 et 64 000 euros, auquel il faut ajouter les 120 ou 150 euros mensuels de la batterie.

En France, les modèles de la marque n’ont pas encore été homologués, bien que la société ait déjà deux sites : l’un à Paris et l’autre à Rennes depuis le mois de mars dernier et possède des plans pour Montpellier et Aix-en-Provence.

Les doutes sur la santé de VinFast sont grands alors que le constructeur débarque en Bourse en plein milieu d’une guerre des prix sur le marché automobile, grandement maîtrisée par Tesla. Les livraisons de l’entreprise sont aussi très floues, alors que 3000 exemplaires de ses modèles auraient été acheminés aux Etats-Unis mais que selon le S&P Global Mobility, seulement 137 unités auraient été livrés à des clients jusqu’à présent.

VinFast annonce pourtant 10 000 commandes outre-Atlantique et donnait l’année dernière le chiffre de 73 000 réservations à travers le monde. Au premier semestre 2023, elle aurait livré 11 300 véhicules.

Source :

Reuters



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