Identifiée dès la fin de l’année 2022 par Meta, dénoncée publiquement par le gouvernement français à la mi-juin, sous sanctions européennes depuis la fin de juillet… mais tout de même toujours active : l’opération de désinformation russe « Döppelganger » continue de chercher à diffuser en Occident de fausses informations sur la guerre en Ukraine, affirme Meta dans son dernier rapport de sécurité, publié mardi 29 août.
La campagne russe, appelée « RRN » par les services français, avait déjà cloné les sites du Monde, du Parisien, de Libération, de 20 Minutes, de La Croix ou du ministère des affaires étrangères. Durant l’été, « Döppelganger » a poursuivi la création de ces contrefaçons et même élargi ses cibles, en commençant à copier des sites de médias américains, dont ceux de Fox News et du Washington Post, ainsi que celui de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. De faux comptes continuent en outre d’être créés sur Facebook pour tenter d’y afficher des publicités diffusant des messages de « Döppelganger ».
« C’est l’opération russe la plus agressive dans sa persévérance que nous ayons vue depuis 2017 », écrit Meta, qui estime que pour démanteler efficacement ces campagnes, il est nécessaire de faire évoluer les règles de l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann), l’organisme qui gère les noms de domaines. La plupart des campagnes de désinformation s’appuient désormais sur des sites Web dédiés, note l’entreprise, et la suppression de leurs comptes sur les réseaux sociaux est utile mais insuffisante. Meta recommande notamment d’imposer des limitations à la création de noms de domaines utilisant des termes sensibles, comme « connexion » ou « sécurité », et l’adoption de lois fixant des obligations strictes de contrôle des informations de contact fournies lors de la création d’un nom de domaine.