Caeli Energie a passé ces quatre dernières années à plancher sur un nouvel appareil ultra-moderne, design et économique, qui permet aux ménages de s’équiper d’une climatisation cinq fois moins énergivore qu’un système conventionnel. Optimiste sur sa production, la startup française s’ouvre aux clients particuliers.
Avec un léger de retard pour pouvoir avoir une utilité pour la saison estivale de 2023, Caeli Energie vient d’annoncer sur France Bleu les détails d’une clim révolutionnaire, qui va mettre à mal principes conventionnels particulièrement énergivores et dangereux pour notre portefeuille. D’ici 2030, les HydroFluoroCarbures (HFC) des systèmes frigorifiques seront interdites et la startup prend de l’avance.
Née en 2020 et basée près de Grenoble où elle produira et assemblera ses produits, Caeli Energie veut prouver que s’équiper d’un climatiseur ne rime pas avec une explosion de la facture d’électricité et une contribution au réchauffement extérieur, grâce à un système totalement différent et qui risque bien de faire du bruit… et du froid.
L’année dernière, son cofondateur et président Rémi Pérony indiquait qu’il était régulièrement contacté par des fonds d’investissement américain avides de rejoindre le projet à l’heure où même Bill Gates met la main à la poche.
Tout part d’un constat concernant le principe de climatisation issu de celui du fonctionnement d’un frigo : pour avoir de l’air froid, il faut forcément rejeter de l’air chaud. « C’est presque de l’égoïsme, je climatise mon bureau, mais je réchauffe l’air du voisin », regrettait Rémi Pérony.
Avec sa clim révolutionnaire, la startup dit qu’elle rejettera de son côté de l’air plus frais, même à l’extérieur. Le tout sans consommer le même niveau d’énergie qu’un système classique : seulement 60 watts par heure contre jusqu’à plus de 2500 watts par heure.
Le principe qui change tout
Le design épuré du dispositif reflète l’installation simplifiée de ce dernier, qui ne comporte pas les mêmes équipements qu’un système traditionnel avec son disgracieux tuyau donnant sur l’extérieur et demandant la plupart du temps de condamner une fenêtre, ou un évaporateur extérieur. La clim n’a besoin que d’air et d’eau (consommation entre 0,2 et 0,5 litre par heure).
Comment cela est-il possible ? Pour pouvoir contourner les limites et régler les défauts des systèmes de réfrigération, la clim française de Caeli Energie obéit à un autre principe thermodynamisme, celui des climatiseurs adiabatiques indirects. Son moteur est constitué de bouteilles recyclées et de papier et l’entreprise détient le brevet de son système.
« Le niveau de performance des installations existantes n’est pas suffisant pour satisfaire les usagers. Notre vraie valeur est d’être capable de descendre beaucoup plus bas en température. On a dopé un processus naturel, qui existe déjà dans le commerce, mais avec une performance plus élevée », expliquait le cofondateur.
De tels dispositifs existent donc depuis plusieurs années, mais ont toujours été le fruit d’expérimentation et d’installations dans des espaces capables d’intégrer des dispositifs de taille pour compenser avec la faible puissance de refroidissement. Dans une vidéo de présentation de son système, Caeli Energie dit être leader mondial en la matière.
Au final, la seule contrainte est de pouvoir raccorder le climatiseur à l’eau, et de percer deux trous pour pouvoir appeler et rejeter de l’air. Pour fonctionner, pas de fluide frigorigène, un fléau qui contribuait par le passé à la destruction de la couche d’ozone, et qui est aujourd’hui plus ravageur que le CO2 sur le réchauffement climatique.
Prix et éligibilité
Pendant tout l’été, Remi Pérony de Caeli Energie a dit que cinquante climatiseurs avaient été installés pour être testés, à la fois dans des EHPAD et des collectivités. L’heure sera, pour l’automne, de s’ouvrir au marché des particuliers. La pose de la clim de Caeli Energie demandera donc d’effectuer un test d’éligibilité via son site avant de pouvoir être validée, et l’ensemble coûte 3000 euros. Actuellement, il est déjà possible de faire une demande d’informations.
Selon la startup, le dispositif est suffisant pour une pièce de 40 m2, mais pas plus, la technologie coûte donc encore un peu cher et il faut garder en tête la consommation d’eau additionnelle qu’il en coûte pour économiser sur l’électricité et pouvoir éviter de s’équiper d’une climatisation rejetant de l’air chaud à l’extérieur.
Caeli Energie est confiant pour la production, qui devrait augmenter par cinquante, et dit que ses actuels concurrents situés en Australie et en Chine sont encore à la marge pour se déployer en France puis en Europe.
Source :
Presse-citron