C’est assurément l’une des voitures électriques événement cette année et celle, qui selon nous, aurait mérité de remporter le trophée « voiture de l’année ». Avec sa bouille inégalable, le combi électrique de Volkswagen est une promesse de Van Life électrique. Oui, mais, peut-on vraiment envisager de longues journées de route et une vie loin des sentiers battus lorsqu’on est dépendant d’une batterie pour avancer. C’est tout l’enjeu de cet ID.Buzz, parvenir à convaincre que sa limitation principale, l’autonomie, ne freinera pas les envies d’ailleurs de ses conducteurs.
Afin de nous faire une idée plus précise des capacités routières du dernier-né de Volkswagen nous l’avons embarqué dans une petite aventure autoroutière longe de 2 000 km environ, parsemé de charges rapides et de pauses légèrement plus longues. Objectif : déterminer l’autonomie réelle du « combi » électrique et sa capacité à voyager.
Ceci n’est pas un exercice
Lors de notre premier essai de l’ID.Buzz, nous avions déploré l’impossibilité de tester l’autonomie de la bête en conditions réelles de voyage. En effet, au Portugal, lieu de notre rencontre initiale avec le combi électrique, les autoroutes sont limitées à 120 km/h et le temps qui nous était imparti ne pouvait convenir à un test d’autonomie poussé. Dès lors, l’objectif de ce second essai était évident : conduire l’ID.Buzz sur un trajet typique de vacances, ce que son ADN invite à faire.
De fait, ce nouvel article concernant le van électrique de Volkswagen ne reviendra pas sur les qualités et les défauts de l’ID.Buzz. Pour avoir une idée précise des performances du véhicule, de son comportement, mais aussi de son agrément de conduite et de l’expérience en van électrique, tout simplement, nous vous invitons à relire notre test :
Lire : ID.Buzz : on craque complètement pour le combi ressuscité à la sauce électrique
L’itinéraire : vous reprendrez bien un peu d’autoroute ?
Notre itinéraire de test pour cette virée en ID.Buzz nous a mené du nord de la région parisienne, jusqu’à la périphérie de Toulon. Un périple long de 868 km exactement, à l’aller comme au retour, saupoudré de quelque 200 km sur place. Au total, ce sont plus de 2 000 km que nous avons parcouru avec le van électrique de Volkswagen, dont 75% sur autoroute.
Pour cette virée en ID.Buzz, nous avons tenté d’adopter deux stratégies différentes et pour tout dire complètement opposées entre le trajet aller et le retour. Sur notre Paris-Toulon, nous n’avons pas tenté de réduire la consommation du véhicule, nous avons roulé aussi simplement que nous l’aurions fait en voiture thermique. Partis avec 95% de batterie au compteur (et une autonomie très ambitieuse de 459 km), nous sommes contraints d’effectuer un premier arrêt bien plus tôt que nous ne l’avions espéré. Cette première pause, à 236 km de notre point de départ, avec 12% de batterie restante, est l’occasion de constater une consommation bien supérieure à ce que Volkswagen communique officiellement. Sur cette première portion de notre parcours, notre consommation s’élève à 25,7 kWh/100 km. À la décharge de notre combi électrique, il faut souligner qu’il doit faire face à un vent relativement puissant, lui qui ne bénéficie pas non plus de capacités aérodynamiques évidentes.
Néanmoins, ce premier arrêt nous offre également une belle surprise. Sur notre borne Total Energies de 300 kW, notre ID.Buzz dépasse allègrement sa limite de puissance de 170 kW. Pendant de longues minutes, le van encaisse plus de 180 kW atteignant même un pic de 189 kW. Résultat : en moins de 30 mn, nous avons assez rechargé pour reprendre la route.
Recharge rapide : de bonnes surprises
Nous ferons, au total, trois arrêts supplémentaires, dont un très court sur la plage de recharge privilégiée du véhicule (10 – 40 %), avant de rallier notre point d’arrivée. Si notre consommation a pu baisser par moment (limitation à 110 km/h, passage par des rocades chargées causant des ralentissements), elle n’est jamais descendue vraiment sous les 22 kWh/100 km. Notre « run » le plus long sur ce trajet nous a tout juste permis d’atteindre les 300 km avec une seule charge (298 km précisément), mais au prix de quelques sueurs froides : 3% de batterie restante en arrivant à la borne.
En revanche, quel que soit le réseau utilisé, l’ID.Buzz nous a toujours gratifié de puissances de recharge plaisantes, souvent au-dessus de ses capacités supposées. Ce temps gagné pendant les phases de remplissage de la batterie ne compense pas la consommation importante de l’ID.Buzz à 130 km/h, mais il rend le trajet moins pénible.
Un retour calculé
Lors de notre retour, de Toulon vers la région parisienne, nous avons réussi à réduire le nombre de pauses. Il nous a fallu trois arrêts pour effectuer le même trajet, dans des conditions quasiment identiques. La différence ? La vitesse évidemment. En la réduisant d’une dizaine de kilomètres/heure et en adoptant une conduite plus souple sur les passages urbains, nous avons réussi à réduire notre consommation. En parvenant à nous maintenir sous la barre des 22 kWh/100 km (21,8 exactement), nous avons pu enchainer les portions de 300 km réduisant ainsi notre temps de parcours global.
Il est dont possible de faire des Paris-Marseille en ID.Buzz, ou tout autre trajet de vacances en espérant atteindre les 300 km par recharge. Certes, une autre méthode, davantage portée vers l’optimisation du temps de charge, incite à effectuer davantage d’arrêts, mais de se contenter de charger entre 10 et 60-80% et de suivre les performances de sa courbe de recharge. Nous le concédons volontiers, nous avons privilégié des pauses plus longues et davantage de repos, l’objectif étant avant tout de savoir si le van électrique de VW pouvait parcourir 300 km d’autoroute plusieurs fois d’affilée.
Pas vraiment une routière, pas vraiment un problème
Bien qu’il y soit (difficilement) parvenu, il est difficile de qualifier l’ID.Buzz de routière, ou tout simplement de voiture électrique capable d’avaler les kilomètres. Son gabarit des plus imposants, son poids (près de 2,5 tonnes) et son aérodynamique peu propice mettent facilement à l’épreuve sa batterie de 77 kWh.
À titre de comparaison, quelques semaines plus tôt, nous avions effectué le même trajet aller avec sans doute l’une des voitures électriques les plus adaptées aux longs trajets. La comparaison avec la Ioniq 6 n’est évidemment pas à la faveur de l’ID.Buzz sur ce point, la berline de Hyundai nous ayant permis de parcourir plus de 400 km d’autoroute avec une batterie de capacité similaire.
L’ID.Buzz n’est donc pas une véritable routière, mais elle assure l’essentiel. Elle permet de faire ce genre de trajets, si nécessaire, mais invite à prendre son temps et potentiellement à réduire sa vitesse pour allonger quelque peu l’autonomie. Voilà qui change du discours habituel sur la voiture.
Toujours la plus sympa des voitures électriques
En revanche, ce qui ne change pas, même plusieurs mois après notre essai initial de l’ID.Buzz, c’est la cote de popularité immense du véhicule, son capital sympathie sans égal. Que ce soit sur la route, lors de nos pauses, en rechargeant ou tout simplement en revenant à notre véhicule, nous n’avons cessé de recevoir des témoignages de sympathie de la part des personnes que nous avons croisées.
Rouler en ID.Buzz, du moins pour le moment, c’est aussi avoir la surprise de recevoir des saluts et des clins d’œil réguliers sur la route. C’est également découvrir régulièrement autour de son van, un passant intéressé qui vous fera part de ses questions… et de son admiration pour l’icône. C’est retrouver un groupe de musique amateur posant devant votre van avec l’idée de faire du cliché la pochette de son premier album. En définitive, l’ID.Buzz est une voiture qui suscite de l’émotion, pas seulement pour celui qui la conduit, mais également pour ceux qui la croisent. C’est suffisamment rare, qui plus est sur une voiture électrique, pour être souligné.
Verdict :
La magie de l’ID.Buzz ne s’étend pas jusqu’à sa batterie. Attention, il ne s’agit pas ici de dire que le van électrique déçoit en matière d’autonomie. Au contraire, compte tenu de son poids et de son aérodynamique, il s’en sort plutôt convenablement. Grâce à sa batterie de 77 kWh et à une consommation moyenne de 22,4 kWh en usage mixte, il est tout à fait possible d’espérer atteindre les 350 km d’autonomie, ce qui conviendra à tous les usages ou presque. En revanche, sur autoroute, entre 120 et 130 km/h, sa consommation s’envole au-delà de 25 kWh/100 km, faisant fondre son autonomie et nos espoirs de longs voyages ininterrompus. L’ID.Buzz n’est donc pas une routière de première, mais il n’en demeure pas moins une coqueluche électrique, l’une des rares voitures qui donnent le sourire sans que ce soit lié au niveau de pression sur la pédale d’accélérateur. Il permet de voyager et invite à la faire, mais il invite également à ralentir pour davantage en profiter.