« N’ayez pas peur, Microsoft vous couvrira. » C’est, en substance, le message qu’adresse l’entreprise fondée par Bill Gates aux utilisateurs des outils d’intelligence artificielle (IA) intégrés dans ses logiciels de bureautique (Office 365, dont Word, Excel, Teams ou PowerPoint) et d’aide à l’écriture de code informatique (Github Copilot). Jeudi 7 septembre, Microsoft s’est ainsi engagé à payer tous les frais et dommages de ses clients en cas de condamnation pour infraction au droit d’auteur lié à un contenu généré par un de ses logiciels d’IA.
« Nous assumerons la responsabilité des risques juridiques potentiels », promet le directeur juridique Hossein Nowbar dans un billet de blog.
Microsoft est devenu un acteur majeur de l’IA, en investissant dans OpenAI, le créateur du robot conversationnel ChatGPT, et en nouant des partenariats avec la start-up californienne pour utiliser ses nombreux logiciels d’IA capables de générer des textes et des images.
Déployer l’IA dans ses propres logiciels
Pour rentabiliser, sa stratégie consiste notamment à commercialiser ces outils auprès des entreprises clientes via son offre de services en ligne dans le cloud, mais aussi en déployant l’IA d’OpenAI dans ses propres logiciels : l’intégration dans sa célèbre suite Office 365, largement utilisée par les entreprises, est actuellement en phase de test. Son outil d’aide à l’écriture de code est, lui, déjà très fréquemment employé par des informaticiens, pour 19 dollars par mois (17,74 euros).
Mais l’adoption de ces offres par les grandes entreprises est freinée par le risque juridique qui pèse sur l’intelligence artificielle dans le domaine du droit d’auteur. De nombreux créateurs de contenus et détenteurs de droits estiment que les grands modèles d’intelligence artificielle ont été entraînés sur de vastes quantités d’images, livres, articles et œuvres protégées, sans autorisation. Des codeurs informatiques ont ainsi porté plainte contre Github, la banque d’images Getty a attaqué le fabricant d’IA Stable Diffusion, des médias envisagent de poursuivre des acteurs de l’IA, etc.
Bras de fer incertain et décisif
Microsoft est bien conscient de ce problème : « Certains clients sont inquiets des risques de plaintes pour infraction au copyright s’ils utilisent des contenus générés par intelligence artificielle. C’est compréhensible, en raison des réclamations formulées récemment par des artistes et des auteurs à propos de l’utilisation de leur œuvre dans des services utilisant des modèles d’IA », reconnaît l’entreprise.
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