Ray tracing, upscaling par Metal FX et Assassin’s Creed Mirage. L’iPhone 15 Pro est-il devenu une console comme les autres ?
Ce n’est ni la première, ni certainement la dernière fois qu’Apple met en avant les qualités de son smartphone en matière de gaming. Comme d’habitude, le Keynote de la rentrée a été aussi l’occasion de souligner les performances de l’iPhone en jeu et plus précisément celles de sa nouvelle puce, l’A17 Pro. Démonstrations, clips vidéos et autres témoignages de responsables de studio de développement, tout ça n’est pas nouveau pour quiconque a déjà assisté à une présentation depuis Cupertino. En réalité, c’est dans le détail des annonces et dans les technologies utilisées que se cache la véritable offensive d’Apple sur le gaming.
Au cœur de la proposition gaming de l’iPhone 15 Pro, il y a bien évidemment la puce A17 Pro, réservée à la version haut de gamme du smartphone. Gravée en 3 nm (c’est la première au monde dans ce cas), elle est capable d’embarquer une quantité inédite de transistors (tout juste 19 milliards) ce qui la dote d’une puissance inédite sur ce segment. Concrètement, par rapport à la puce A16 Bionic qui équipait l’iPhone 14 Pro, Apple estime le gain de performance à 10%. Quant au GPU, les progrès seraient encore plus importants puisque le gain d’un cœur supplémentaire (6 cœurs contre 5 précédemment) permettrait d’augmenter les performances de 20%.
Assassin’s Creed Mirage et Resident Evil 4 Remake sur l’iPhone
Ce gain de performance est une étape indispensable pour faire de l’iPhone 15 une « console », mais il n’est pas suffisant. La force d’Apple c’est de l’avoir compris et de ne pas s’être contenté de communiquer sur un smartphone plus puissant que la concurrence.
Ce qui change la donne cette année, c’est le recours à des technologies éprouvées dans le jeu vidéo et qui sonneront à l’oreille des gamers. Ainsi, l’A17 Pro est capable d’une accélération matérielle en ray tracing. Idem pour l’upscaling en Metal FX. Cette technologie concurrente du DLSS de Nvidia et du XeSS d’Intel est directement issue des Mac et c’est elle qui permet à Apple d’annoncer une prouesse là aussi inédite : le partage en natif d’Assassin’s Creed : Mirage sur l’iPhone 15 Pro. Le titre d’Ubisoft ne sera pas le seul jeu majeur à entrer au catalogue de l’iPhone. Il sera rapidement rejoint par The Division et Resident Evil 4 Remake.
Sur le papier et en termes de puissance, l’iPhone 15 Pro se rapproche de plus en plus d’une console de jeu, mais est-il un concurrent sérieux pour une PS5 ou une Xbox Series X ?
Le gaming sur petit écran, est-ce possible ?
Si on ne doute pas de la capacité du dernier iPhone à faire tourner correctement ces titres prestigieux, plusieurs questions demeurent : le smartphone est-il le support idoine pour profiter de tels titres ? Le ray tracing sur un petit écran a-t-il un quelconque intérêt ? Avec une diagonale d’écran de 6,7 pouces, au mieux, (seulement 6,1 pouces pour la plus petite version de l’iPhone 15 Pro) qui pourrait également être « polluée » de commandes tactiles, l’expérience du joueur est-elle au niveau ? Certes, on se rapproche tout doucement de la diagonale d’une Nintendo Switch (7 pouces), mais il faut également composer avec la Dynamic Island, qui remplace l’encoche, mais qui taille un peu plus l’image. En conséquence, il est tout à fait possible de remettre en cause la version officielle, celle qui affirme que « les jeux mobiles sont plus immersifs que jamais, avec des environnements ultra-détaillés » et le tout sans passer par du cloud gaming.
En définitive, la prouesse d’Apple est notable, la puissance atteinte par l’iPhone 15 Pro et sa capacité à faire tourner des titres pour l’instant réservés aux « vraies consoles » devrait mettre tout le monde d’accord, mais il n’en demeure pas moins que pour concurrencer la PS5, l’iPhone part avec un sacré désavantage : celui d’être un smartphone avant tout.