Nouveau coup de filet judiciaire après des piratages d’espaces numériques de travail de l’éducation nationale, ces intrusions informatiques suivies de fausses alertes à la bombe qui pourrissent la vie des établissements scolaires. Le parquet de Paris vient en effet d’annoncer la mise en examen, samedi 16 septembre, de deux adolescents. Âgés d’environ 15 ans et vivant dans l’agglomération bordelaise, ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
La justice les soupçonne d’avoir piraté des espaces numériques de travail d’élèves, ce cartable virtuel centralisant les informations sur la scolarité qui peut aussi faire office de messagerie. Après avoir pris le contrôle du compte, les pirates lançaient des alertes à la bombe ou de fausses menaces d’attentat. Un total de 27 fausses alertes ont été comptabilisées aux alentours du mois de juin. Ce qui leur vaut aujourd’hui des poursuites pénales pour menace de mort ou de destruction, divulgation de fausses informations et des atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée.
Soixantaine d’élèves
Selon l’enquête, confiée aux policiers de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication, les deux adolescents auraient piraté les comptes d’une soixantaine d’élèves. La justice n’a pas précisé la façon dont les mis en cause auraient pris le contrôle de ses comptes. Toutefois, lors d’une précédente vague de fausses alertes à la bombe, une fiche du groupement d’intérêt public Cybermalveillance avait été diffusée à l’intention des élèves et des parents. Cette fiche mettait en garde les utilisateurs contre les infections par des stealers, ces logiciels voleurs de données d’identifiants.
Lors des investigations policières, plusieurs logiciels de ce type avaient en effet été retrouvés sur des ordinateurs d’élèves. Les victimes étaient invitées à désactiver leur antivirus avant de télécharger le programme. Ces maliciels, dont le logiciel Redline, selon Le Parisien, étaient présentés comme de fausses extensions de jeux vidéo. Ces dernières étaient censées permettre le visionnage de vidéos d’astuces de gaming.
Déjà des mises en examen
On ignore pour le moment si les deux adolescents mis en examen en septembre ont des liens avec les trois autres garçons, âgés de 14 à 17 ans, qui avaient été eux mis en cause en février 2023 dans une affaire similaire. Quinze établissements scolaires avaient dû être évacués après la diffusion de messages de menace depuis des espaces numériques de travail piratés.
Les enquêteurs avaient retrouvé leurs traces grâce à un lien vers le réseau social Discord, dénommé “Bombe”, inséré dans l’un des messages de menace, expliquait Le Parisien. Les policiers avaient alors retrouvé les administrateurs du serveur Discord, devenus les suspects numéro un de l’enquête. L’un des adolescents, arrêté, avait confessé un manque d’adrénaline et l’ennui pour expliquer ses actions malveillantes.