Le piratage de contenus protégés par le droit d’auteur, comme les films, les séries télé ou la musique, a augmenté en 2022 alors que la tendance générale était plutôt au recul de la pratique ces dernières années.
Les vieilles habitudes ont la vie dure. Alors que le piratage en Europe refluait lentement avec une baisse considérable constaté durant les premiers mois de la crise sanitaire, l’EUIPO constate une recrudescence de la pratique depuis 2021. La dernière étude de l’Office européen pour la propriété intellectuelle a ainsi mesuré une progression du piratage en ligne de 3,3 % en 2022.
L’IPTV sportive illégale dans le collimateur
L’organisation, qui a mesuré le nombre d’accès mensuels à des contenus illicites dans l’UE et au Royaume-Uni, précise que près de la moitié (48 %) de tous ces accès se concentre sur le piratage de contenus télévisuels, notamment bien sûr les séries TV mais aussi les films (en majorité les blockbusters hollywoodiens), l’animation et les diffusions en direct de manifestations sportives. La progression sur l’année est très nette pour ce type de contenus : + 15 %.
Si le piratage de films a augmenté de 17 % entre 2021 et 2022, il ne représente qu’1,1 accès par internaute et par mois. Dans la quasi-totalité des cas (95 %), le piratage télévisuel s’effectue en streaming. En ce qui concerne la musique, le piratage n’a cessé de reculer depuis 2017 et cette fois, c’est assez logiquement le téléchargement qui est privilégié ; à noter : 70 % de l’ensemble des accès se réalise via des smartphones.
Les publications — livres audio, e-books mais surtout les mangas — sont la deuxième catégorie de contenus les plus piratés, et représentent 2,7 accès par internaute et par mois. Quant au piratage de logiciels, il augmente lentement et se stabilise autour de 0,75 accès par internaute et par mois.
En France plus particulièrement, le piratage de productions audiovisuelles est le plus important, il représentait l’an dernier 40 % des contenus piratés, suivi de très près par les publications (37 %), puis les films (12 %). Les pirates hexagonaux sont particulièrement friands des retransmissions de manifestations sportives, qui pèsent pour un tiers de l’ensemble du piratage.
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En Europe, les matchs en direct sont un contenu très prisé et leur piratage affiche une hausse soutenue en 2021 et en 2022 (+30 % en une année). Il faut certainement voir là la conséquence du morcellement de l’offre légale et de ses prix élevés. La Commission européenne a d’ailleurs proposé une recommandation au printemps pour mieux lutter contre le piratage des diffusions sportives (qui passe généralement par l’IPTV).
L’étude confirme également la domination du streaming sur le téléchargement : le premier représente 58 % des accès de piratage, contre 32 % pour le second. Un quart des accès se réalise au travers de moteurs de recherche.
L’EUIPO relève toutefois que les accès aux contenus piratés pour l’ensemble des contenus était de 7 par internaute et par mois à la fin de l’année dernière, contre 5 début 2021… et 11,5 en 2017. Si les services légaux peuvent paraître à la fois pléthorique et toujours plus chers, il est indéniable qu’ils participent à la baisse du piratage, explique l’organisme.
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Source :
EUIPO