Il y a de cela deux semaines, Unity Technologies, la société qui développe le moteur graphique et physique Unity, exploité dans des milliers de jeux vidéo, annonçait à ses partenaires un changement stratégique majeur. La société expliquait ainsi la mise en place d’une taxe à l’installation venant s’ajouter aux commissions déjà reversées par les éditeurs, studios et développeurs exploitant son moteur de jeu.
Situation inconcevable pour le secteur du jeu vidéo, qui critiquait ouvertement la firme, avec un appel au boycott pur et simple d’Unity, plateforme pourtant très appréciée des développeurs indépendants pour sa simplicité d’accès.
Face à une première levée de boucliers, Unity annonçait suspendre sa taxe sans pour autant l’enterrer, et précisait réfléchir à des aménagements pour éviter de pénaliser les petits développeurs avec la promesse de revenir communiquer sur la stratégie adoptée rapidement.
Des explications et un abandon pour les plus petits développeurs
Finalement, Unity est bien revenu évoquer la situation, mais renonce définitivement à la taxe à l’installation pour les développeurs sous Unity Personal ou Plus. Il faut dire qu’en seulement 2 semaines, plusieurs studios et développeurs ont annoncé quitter le moteur, beaucoup ont même retiré leurs jeux des différentes plateformes de diffusion : Steam, Epic Games Store, AppStore, Google Play Store… et annoncé se tourner vers d’autres moteurs.
Unity a publié une lettre d’excuse et confirmé que la taxe à l’installation ne concernerait que les jeux développés sous Unity Pro et Unity Enterprise. Par ailleurs, le système ne sera pas rétroactif comme annoncé le 12 septembre et ne concernera que les jeux développés sous la version LTS qui sortira en 2024.
Chaque mois, Unity devrait également proposer deux modèles aux développeurs entre une commission de 2,5% du chiffre d’affaires ou la taxe à l’installation, et uniquement quand un jeu à dépassé 1 million de dollars de chiffre d’affaires sur 12 mois et 1 million d’installations. Mieux encore, ce sont les développeurs et éditeurs qui communiqueront leurs chiffres d’installation et non Unity.
Reste que ces annonces arrivent un peu tard et que l’exode a été amorcé ne devrait pas s’arrêter. Unity a brisé la confiance de tout le secteur à raison : rien n’indique que la firme ne tentera pas d’imposer sa taxe à nouveau d’ici quelques mois. Depuis l’affaire de la taxe à l’installation, le milieu du jeu vidéo a mis en lumière des alternatives solides à Unity comme MonoGame ou encore Godot. Un coup de projecteur qui a dopé ces structures et qui pourrait leur permettre de s’imposer un peu plus.
En maintenant sa taxe à l’installation sur les plus gros développeurs, Unity se veut également financièrement plus proche d’Unreal Engine, sans en offrir autant que ce que propose l’Unreal Engine 5… La situation pourrait donc continuer à dégénérer du côté d’Unity au fil des prochaines années, avec une accélération dès 2024.