Contrairement à ce que l’on pensait, le port USB-C n’est pas la seule nouveauté de ces écouteurs. Le reste est-il toutefois suffisant pour bazarder ses AirPods Lightning ? Réponse dans notre test.
Réelle nouveauté ou simple mise à jour matérielle ? On a entendu tout et son contraire depuis l’annonce de la commercialisation des AirPods Pro de deuxième génération munis d’un port USB-C, le 12 septembre dernier.
Outre le prix en baisse de 20 euros et le changement de connectique qui relègue désormais le Lightning au rayon des antiquités, Apple explique que ses « true wireless » sont désormais certifiés IP54 contre un simple IPX4 auparavant. En plus des projections d’eau, ces AirPods sont donc maintenant résistants à la poussière. Mais la marque californienne reste mystérieuse : la conception des écouteurs a-t-elle été revue ou bien s’agit-il simplement d’une certification qui n’avait pas été passée ? Impossible de le savoir.
Enfin des AirPods lossless, ou pas
Autre nouveauté mystérieuse, leur compatibilité avec un nouveau protocole audio « lossless ». Cette technologie de transmission sans fil serait capable de faire transiter un signal sans perte de 20 bits à 48 kHz, soit une qualité supérieure à celle du disque compact. Sauf qui est impossible d’en profiter avec les iPhone actuels puisqu’Apple explique que seul son casque Vision Pro sera compatible pour proposer une expérience immersive sans comparaison avec la concurrence.
Sur le papier, l’exclusivité de cette technologie parait étrange puisque les deux versions des AirPods Pro de deuxième génération sont équipées de la même puce H2. Elle est chargée à la fois de la gestion de la réduction de bruit active et du traitement du signal audio. C’est en partie grâce à elle que les performances des écouteurs sont aussi bonnes, ce qui les place sur le podium de ce marché très disputé (déjà 300 millions de dollars en 2021 selon le cabinet Counterpoint).
Une nouvelle « architecture acoustique »
Alors pourquoi cette fonctionnalité lossless ne pourrait pas être compatible avec les AirPods Pro 2 Lightning ? À moins d’une limitation arbitraire d’Apple (cela est déjà arrivé par le passé et participe à la construction d’une gamme), une autre explication vient certainement de la nouvelle « architecture acoustique » vantée par Apple dans sa communication envers les journalistes.
Là aussi impossible de connaître plus de détails auprès d’Apple, mais la marque précise qu’il y a bien eu des modifications hardware au cœur de ses écouteurs. C’est donc certainement sur ce point que se joue cette limitation entre les versions Lightning et USB-C. Cette seconde itération des AirPods Pro de deuxième génération pourrait utiliser des transducteurs différents. Cette nouvelle « architecture acoustique » pourrait de plus faire appel à une modification interne des évents permettant la circulation de l’air déplacé par les transducteurs.
Si ces pistes sont impossibles à vérifier en l’état, nous avions toutefois hâte de comparer la nouvelle version USB-C à l’ancienne Lightning. Que modifie cette architecture acoustique inédite pour un usage classique utilisant un simple signal compressé en AAC via une connexion Bluetooth ? Eh bien rien du tout. Pendant deux jours, nous avons procédé à des comparaisons, même à l’aveugle, dans une grande variété de styles musicaux. Notre conclusion est sans appel : bien malin celui qui arrivera à identifier une différence entre les deux versions. Même constat sur la réduction de bruit active, aussi efficace sur l’une que l’autre.
Les nouveautés visibles du firmware
Mais leur utilisation nous au moins permis de tester le nouveau firmware déployé peu après la keynote de rentrée. Si vous possédez des AirPods Pro 2 Lightning vous avez certainement dû voir le menu de gestion de vos écouteurs s’enrichir des trois fonctionnalités de l’Audio adaptif.
La première est le Mode adaptif qui vient s’intercaler entre la Transparence et la Réduction du bruit. Apple précise qu’il réagit de façon dynamique à l’environnement en réduisant ou en laissant filtrer les sons extérieurs. Autrement dit, les écouteurs sons censés jongler entre la réduction de bruit maximum dans les environnements très bruyants et la transparence totale dans les lieux calmes. Dans les faits, nous avons constaté que l’ANC n’a jamais été poussé au summum de ses capacités. Que ce soit dans les transports en commun ou dans des rues très animées (sortie d’école, voitures, bus, etc.), nous avons toujours continué à entendre — même de manière réduite — notre environnement. En revanche dans un endroit calme, la transparence était totale et la bascule vers le mode transparent classique était imperceptible.
Seconde fonctionnalité : le Volume personnalisé. Là, Apple explique que l’ajustement se fait automatiquement en fonction de notre environnement. C’est un apprentissage automatique qui s’en charge en analysant nos habitudes au fil du temps. Peut-être en avons-nous manqué puisque la seule différence que nous avons constatée consistait en l’augmentation systématique d’un cran de volume par rapport à celui que nous avions déterminé. Pas très probant, mais à voir comment cela évolue après quelques semaines d’utilisation.
La détection des conversations est convaincante
Troisième fonctionnalité enfin : la détection des conversations. Dès qu’on commence à parler, le volume se réduit et la transparence est totale. Ce système, déjà proposé par plusieurs concurrents, n’a jamais été très concluant à l’usage. Soit il ne se déclenchait pas lorsqu’on commençait à prononcer une phrase, soit il s’activait quand quelqu’un parlait à côté de soi. Mais Apple réussit le miracle d’en faire quelque chose de complètement fonctionnel. Cette détection s’avère très efficace et utile lors des courtes interactions du quotidien : échange avec un chauffeur de bus, passage à la caisse du supermarché, acheter une baguette à la boulangerie, etc.
La seule limitation ici n’est pas technique, mais plutôt sociale : il faut assumer de garder ses écouteurs dans les oreilles lorsqu’on parle à quelqu’un, ignorant ainsi les règles élémentaires de politesse. Nous avons toutefois remarqué que quand la personne en face se rend compte qu’on la comprend parfaitement et qu’on lui répond, l’appréhension s’efface d’elle-même. Attention toutefois à ceux qui aiment chanter en écoutant de la musique, la Détection des conversations s’active aussi dans ce cas-là.