Cinq personnes ont été placées en garde à vue, mardi 3 octobre, dans le cadre d’une enquête après des plaintes pour harcèlement émanant d’employés de l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft. Trois d’entre elles ont été relâchées, et aucune poursuite n’a été engagée pour l’instant, a confirmé, mercredi, le parquet de Bobigny au Monde, sans toutefois confirmer l’identité des personnes en garde à vue.
Depuis 2020, l’entreprise fait l’objet d’accusations de harcèlement moral et sexuel par des employés et ex-employés. Le syndicat Solidaires informatique, notamment, avait déposé une plainte collective auprès du tribunal de Bobigny en 2021 après des accusations de harcèlement à l’encontre de cadres de l’entreprise.
Les premiers témoignages avaient été publiés en juin 2020 sur Twitter (aujourd’hui rebaptisé X). Le journal Libération, ou les sites spécialisés Numerama et Gamasutra (aujourd’hui gamedevelopper.com) avaient dans les jours suivants publié des témoignages dénonçant un système managérial « toxique », des faits de « harcèlement » ainsi que des agressions sexuelles. Des cadres de l’entreprise, qui compte aujourd’hui près de 21 000 employés dans le monde, étaient directement incriminés.
Un mois plus tard, l’entreprise annonçait que son directeur créatif, Serge Hascoët, avait « choisi de démissionner ». Employé historique de l’entreprise, il en était jusque-là considéré comme le numéro 2. Le même jour, Yannis Mallat, dirigeant des studios canadiens d’Ubisoft, quittait aussi l’entreprise. En août 2020, Tommy François, proche collaborateur de Serge Hascoët et vice-président en charge du service éditorial d’Ubisoft, était aussi sur le départ.
Contacté mercredi par le Monde, Ubisoft déclare ne pas avoir connaissance des informations concernant les gardes à vue dans le cadre de l’investigation actuellement menée par la police et « n’est donc n’est pas en mesure de les commenter. »
En septembre 2022, le PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot, considérait que l’entreprise avait déjà tourné cette page de son histoire : « Nous avons eu des problèmes, nous les avons résolus et notre objectif est désormais de redevenir le meilleur endroit [où travailler] » déclarait-il alors au site spécialisé américain Axios.