les Français appuient sur le frein

La voiture électrique à 100 euros par mois en leasing tourne à l'usine à gaz


Les véhicules électriques sont amenés à remplacer les véhicules thermiques puisque l’Europe en a décidé ainsi avec la fin des ventes de voitures essence et diesel d’ici 2035.

Les ventes progressent régulièrement mais se heurtent toujours à des obstacles qui ont la vie dure, à commencer par le prix plus élevé et les craintes sur l’autonomie, en attendant de disposer de solutions techniques adaptées, qu’il s’agisse d’un réseau de bornes de charge étendues ou de batteries à charge très rapide.

En attendant, le marché est dans cette zone grise où les standards ne sont pas encore définis et où  plusieurs écosystèmes sont en concurrence. Cela crée un climat d’incertitude pouvant freiner l’achat, de crainte de ne pas faire les bons choix.

Fog of War

C’est ce qui ressort de l’observatoire Cetelem mené dans 16 pays (Europe en priorité, Amérique, Asie) auprès de 15 000 personnes et dont le titre, « L’automobiliste en plein brouillard« , souligne les difficultés du moment.

Sur l’ensemble, seules 19% des personnes interrogées se disent prêtes à acheter un véhicule dans les 12 prochains mois, en recul par rapport aux années précédentes et dans le contexte d’un marché automobile qui n’a toujours pas retrouvé les volumes d’avant pandémie.


Sur le groupe prêt à changer de véhicule, 27% des sondés seulement pensent à un véhicule électrique en premier choix, tandis que 41% opteraient toujours pour une voiture essence ou diesel.

Et les Français sont particulièrement retors à l’idée du passage à l’électrique. Pour 60% d’entre eux (contre 40% pour la moyenne européenne), le véhicule électrique n’est pas la solution pour améliorer l’impact environnemental de l’automobile.

L’immense majorité pense que la voiture électrique ne s’imposera pas plus dans un horizon de cinq ans. Cet état d’esprit très circonspect à l’égard de l’électrique vient de la difficulté de trouver la bonne information et d’anticiper.

Trop d’incertitudes à gérer

Les différentes réglementations réduisent peu à peu le champ des possibles pour les véhicules thermiques mais jusque dans quelles limites et avec quelle rapidité ? Dans le même temps, les véhicules électriques, déjà plus chers à l’achat malgré les aides d’Etat (dont la complexité participe elle-même au frein à l’achat), seront-ils toujours aussi intéressants en terme de consommation d’énergie avec la hausse des prix de l’électricité ?

Avec des hausses conséquentes tous les six mois ces derniers trimestres, la question commence à devenir lancinante alors que le prix avantageux du plein électrique était jusqu’à présent un argument de vente.

Sans compter le risque éventuel de coupure d’électricité qui fut au coeur de toutes les attentions l’hiver dernier et qui pourrait revenir à mesure que les véhicules électriques sont plus nombreux sur les routes.

Cette inquiétude est partagée en Europe, où 62% des personnes interrogées dans cette zone géographique s’interrogent sur des capacités de production d’électricité suffisantes.

Pour convaincre les consommateurs, il faudra donc beaucoup de communication et d’information de la part des constructeurs d’une part mais aussi des pouvoirs publics sur les transitions en cours et à venir afin de pouvoir acheter un véhicule en sachant à quoi s’attendre.



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