Meta et TikTok intègrent un lien direct vers le 3018

Meta et TikTok intègrent un lien direct vers le 3018


Les sociétés TikTok et Meta, maison mère de Facebook, Instagram et Threads, ont tous deux annoncé une nouvelle fonctionnalité permettant à leurs utilisateurs de contacter le 3018, le numéro national à destination des jeunes victimes de harcèlement et de violences numériques, à l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement, jeudi 9 novembre. Dans les deux cas, cette nouvelle fonctionnalité a été réalisée en partenariat avec l’association e-Enfance, dont les bénévoles gèrent le numéro d’appel gratuit.

Concrètement, du côté de Meta, cette fonctionnalité sera accessible dans l’application Messenger ou dans les messages directs (DM) sur Instagram. Lorsqu’ils y entament le processus de signalement pour cause de harcèlement, les utilisateurs mineurs verront s’afficher automatiquement une fenêtre proposant, par un simple bouton, d’appeler directement les professionnels du 3018. L’outil va être « progressivement déployé dans les prochaines semaines », détaille le communiqué de presse.

Sur TikTok, le numéro 3018 s’affichera « dès le signalement effectué depuis l’application (…) dans la catégorie haine et harcèlement », explique le réseau social chinois dans un communiqué de presse, diffusé mardi. Seule différence : il s’agira ici d’un lien redirigeant vers le site du 3018, et non d’une manière de composer le numéro directement depuis le réseau social.

Captures d’écran du message aiguillant l’utilisateur vers le site du 3018 via l’application TikTok.

« Nous sommes fiers de lancer cette fonctionnalité en France en avant-première mondiale », se félicite Capucine Tuffier, chargée de la protection de l’enfance chez Meta France, qui se réjouit par ailleurs que d’autres plates-formes lancent des outils en faveur de la protection des mineurs.

« Cela fait plusieurs années qu’on demande aux acteurs de l’industrie d’intégrer un “safe button” et de proposer ainsi aux mineurs un accès au 3018, détaille auprès du Monde Justine Atlan, directrice générale de l’association e-Enfance. Les mineurs, comme pour d’autres choses de la vie, ont le droit à un traitement et un accompagnement particulier. »

Un encadrement plus strict des usages pour les mineurs

Ces mesures annoncées par Meta et TikTok sont dans la continuité d’autres changements opérés ces derniers mois par les deux entreprises et visant à protéger davantage les plus jeunes sur leurs applications.

Pour Meta, cela s’ajoute notamment à l’extension de certains outils, annoncée en juin, parmi lesquels la mise en place d’un contrôle parental dans Messenger ou la création d’un programme de formation à destination des parents. TikTok, de son côté, a entre autres déjà déployé des messages d’avertissement ayant pour but de juguler l’utilisation compulsive de son application par les plus jeunes ainsi qu’un outil de filtrage de contenu par mots-clés à l’intention des parents.

Cette connexion aux équipes du 3018, avec lesquelles ces réseaux sociaux affirment travailler main dans la main depuis plusieurs années, est aussi une façon pour eux de répondre aux critiques régulières dont ils font l’objet quant aux dangers et effets négatifs qu’ils font peser sur les plus jeunes. Il s’agit également de faire preuve de bonne volonté alors que les législateurs tendent, ces derniers temps, à s’emparer de la question.

Adopté le 17 octobre, le projet de loi de régulation de l’espace numérique crée ainsi une « peine de bannissement des réseaux sociaux » pour les cyberharceleurs. Concrètement, le juge pourra demander aux plates-formes de suspendre (pour une durée de six mois, pouvant être étendue en cas de récidive légale) les comptes utilisés par le prévenu pour commettre les infractions. Il sera également possible de demander aux mêmes réseaux sociaux, pour toute la durée de suspension, d’empêcher l’internaute de se recréer des comptes.

En France, 24 % des familles ont été confrontées au moins une fois au cyberharcèlement et un quart des jeunes déclarent avoir déjà été témoins de tels faits, selon la troisième édition de l’étude sur le cyberharcèlement Caisse d’Epargne – Association e-Enfance/3018, rendue publique le 17 octobre.

Le Monde



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