Pour éviter de vivre de nouvelles années de concurrence stérile entre standards incompatibles, l’industrie des serrures connectées a décidé de se regrouper pour créer une plateforme commune. Elle permettra aux possesseurs de smartphones et de montres connectées d’ouvrir et de fermer des portes sans avoir à installer les apps de tous les constructeurs.
Les acteurs du marché des serrures connectées ont appris une chose du secteur de la domotique : s’envoyer des standards incompatibles dans la tête ne sert personne, ni les utilisateurs, ni les fabricants qui éparpillent inutilement leurs précieuses ressources. C’est pourquoi les grandes entreprises de ce secteur se sont mis autour d’une table pour élaborer une plateforme ouverte.
Le long chemin d’Aliro
Cette initiative, qui prend le nom d’Aliro (« accès », en espéranto), regroupe des entreprises comme Schlage, Yale, Qualcomm, NXP, mais aussi Apple, Samsung ou encore Google. L’idée est simple : les serrures connectées compatibles avec ce nouveau standard commun pourront être ouvertes par n’importe quel smartphone ou montre connectée (ou autre appareil) supportant Aliro.
Si cela vous rappele Matter, la plateforme domotique commune dévoilée début 2022, rien de plus normal. Le principe est le même, d’ailleurs le groupe qui travaille sur Aliro fait partie de la Connectivity Standards Alliance (CSA) qui supervise le développement de Matter.
Aujourd’hui, pour ouvrir une serrure connectée, il faut généralement utiliser l’application mobile du constructeur de ladite serrure ou de l’établissement (hôtel, gym, bureau…). Aliro veut standardiser ces points d’accès, le tout pouvant ressembler aux clés de domicile d’Apple qui permettent d’enregistrer des clés virtuelles dans l’application Cartes.
Les travaux ont en fait débuté fin 2021 au sein de l’Access Control Working Group, qui comptait déjà dans ses rangs quelques uns des participants à Aliro. Plus de 200 entreprises mettent désormais au pot commun, avec pour objectif de s’entendre sur un protocole de communication global et unifié autour de quelques principes simples : simplicité, flexibilité, sécurité, interopérabilité.
Techniquement parlant, Aliro en est encore largement au stade du concept, mais le protocole devra prendre en charge des technologies aussi courantes que la NFC, le Bluetooth LE ou encore l’Ultra-Wideband (UWB) que l’on retrouve de plus en plus dans les smartphones et les montres connectées. Il s’agit au bout du compte de simplifier la vie des consommateurs qui pourront se diriger vers les serrures et loquets Aliro sans se poser de question.
Avant de vivre dans le monde merveilleux des clés virtuelles sans prise de tête, il faudra néanmoins se montrer patient : les premières spécifications d’Aliro ne devraient pas être publiées avant début 2025. Et si prendre modèle sur Matter est une bonne idée sur le papier, l’implantation du protocole domotique commun est loin d’être un long fleuve tranquille, avec ses incompatibilités et ses bugs. Et il y a de fortes chances que ce soit aussi le cas avec Aliro…
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Source :
Aliro