C’est un procès qui pourrait coûter très cher à Sony et redéfinir complètement le modèle économique de l’industrie du jeu vidéo. Un tribunal anglais a donné son feu vert à la tenue d’un procès entre un groupe de joueurs et le constructeur de la PlayStation. En cause : la commission prélevée sur la boutique officielle, passage obligé des PS4 et PS5.
Sony a-t-il abusé de sa position dominante pour spolier les joueurs anglais ? Une plainte en nom collectif (class action) va se terminer au procès après l’aval du tribunal d’appel de la concurrence britannique. Les plaignants, emmenés par Alex Neill, ont lancé la poursuite judiciaire contre l’entreprise en août 2022 au nom des 8,9 millions de clients PlayStation outre Manche.
Un procès à l’horizon
Selon la plainte, les pratiques commerciales de Sony lui permettent de fixer les prix du contenu numérique vendus sur le PlayStation Store et de prélever une commission de 30 % sur chaque achat. Cela entraîne « des prix excessifs et injustes pour les consommateurs (…) hors de toute proportion avec les coûts de Sony pour fournir ces services à ses clients ». Les joueurs n’ont pas d’autre choix que de faire leurs emplettes sur la boutique officielle de la PS4 et de la PS5.
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Le constructeur a bien essayé de faire annuler la plainte, car selon lui elle serait « entachée d’erreurs du début à la fin ». La justice ne l’a pas entendu de cette oreille. « C’est la première étape pour garantir que les consommateurs récupèrent ce qu’ils doivent en raison des infractions de la loi par Sony », s’est réjoui Alex Neill pour qui « la loyauté des joueurs PlayStation a été exploitée par Sony qui leur a fait payer des prix trop élevés pendant des années ».
La poursuite concerne les achats réalisés au Royaume-Uni (jeux et DLC) entre 2016 et 2022 sur le PlayStation Store. Si la justice se range du côté des joueurs, les dommages que devra verser Sony sont substantiels : entre 67 et 562 £ (de 77 à 645 € environ) par joueur. En tout, le groupe pourrait avoir à débourser 5 milliards de livres (5,7 milliards d’euros) !
Sony va donc devoir défendre le modèle économique de sa console. Et si la société devait perdre, cela aurait un impact aussi pour la concurrence : Microsoft et Nintendo procèdent de même, et rien n’empêcherait d’autres class action du même genre. Les constructeurs vendent habituellement leurs consoles à prix coûtant, voire à pertes, puis se rattrapent sur les ventes de jeux via la fameuse commission.
Source :
VGC