VW vient de dévoiler les prix chinois de sa berline électrique, l’ID.7. L’écart avec les tarifs en France et en Europe est considérable et interroge.
Quelques semaines après avoir révélé sa berline électrique à la presse, ce qui nous a d’ailleurs permis de réaliser un essai complet, Volkswagen lance son ID.7 en Chine. Celle qui a longtemps été surnommée Passat électrique est en effet taillée pour le marché asiatique. D’ailleurs s’il fallait une preuve de cette volonté de conquête du marché chinois, il suffirait de rappeler que le modèle a été dévoilé pour la première fois… au salon de Shanghai. Jusqu’ici, rien d’inédit. Volkswagen n’est ni le premier, ni le dernier constructeur à cibler ce marché juteux tant en termes d’habitants que de pouvoir d’achat.
Ce qui étonne, en revanche, comme l’ont constaté nos confrères d’Automobile Propre, c’est le prix de cette ID.7 lorsqu’elle est commandée en Chine et surtout la comparaison de la facture finale avec celle d’un acheteur français ou européen. Selon Car News China qui dévoile l’information, le prix de départ de l’ID.7 en chine est de 237 700 yuans. Une rapide conversion nous permet d’aboutir à un prix en euro de 30 400 euros. Quiconque a déjà regardé les prix des véhicules électriques en France s’étonnerait déjà d’un tel montant. À titre de comparaison une modeste Peugeot e-208 se négocie 5 000 euros plus cher que ce tarif. Quant à l’ID.3, le modèle électrique le moins cher de VW sur le catalogue, elle démarre à 43 000 euros.
Deux fois moins chère en Chine
Surtout, ce qui choque, c’est l’énorme écart entre le prix chinois de l’ID.7, à peine plus de 30 000 euros donc, et son tarif français, c’est à dire 62 650 euros au bas mot pour la version Style et 68 000 euros pour la finition Style Exclusive. Il ne faut pas être un génie en mathématiques pour aboutir à la conclusion que l’ID.7 est deux fois plus chère en France qu’en Chine. Une fois ce constat posé, il convient de se demander ce qui explique cet écart de prix et surtout s’il est justifié.
Disons le tout de go, Volkswagen va avoir toutes les difficultés du monde à tenir une posture crédible sur la question. Car l’analyse de la fiche technique des deux versions, celle vendue en Europe et celle qui est distribuée en Chine révèle assez peu de différences. Le modèle « chinois » coproduit avec l’entreprise FAW embarque une batterie de 84 kWh et un moteur de 150 kW (201 ch). De notre côté du Globe, Volkswagen propose deux choix de batterie (77 et 86 kWh), soit des valeurs assez proches, mais un moteur plus puissant, 210 kW (282 ch). Quant à l’habitacle et au niveau d’équipement, ils sont sensiblement identiques. Ce second point peut justifier un écart de prix mais certainement pas le gouffre tarifaire constaté.
Au prix d’une Tesla Model 3 chinoise
Ce qui expliquerait un tel écart, entre les prix chinois et européens, serait d’une part, le mode de production. La version chinoise est produite en Chine avec l’aide d’une structure locale, contrairement à la version européenne assemblée en Allemagne. Mais l’autre facteur justifiant ce tarif si agressif serait la volonté de Volkswagen d’être bien positionné sur le marché chinois, quitte à réduire ses marges. Et pour cause si VW veut s’imposer face à Tesla ou un acteur local aussi important que BYD, il ne peut se permettre de proposer des prix trop éloignés de ses rivaux. Ainsi, que ce soit pour la Model 3 ou la BYD Seal, les tarifs constatés en Chine pour ces berlines électriques avoisinent les 240 000 yuans, soit environ 30 000 euros.
En d’autres termes, s’il veut exister en Chine, Volkswagen n’a d’autres solutions que d’aligner ses tarifs sur les productions locales. Mais cet argument suffira-t-il à convaincre l’acheteur français qui devra débourser deux fois plus ?
Source :
Car News China