L’agence de cybersécurité ukrainienne décapitée après une enquête anti-corruption

L’agence de cybersécurité ukrainienne décapitée après une enquête anti-corruption


L’agence de la cybersécurité ukrainienne est dans la tourmente après le licenciement de ses deux chefs à la suite d’accusations de corruption. La direction cette structure stratégique, qui avait par exemple enquêté sur le piratage l’opérateur internet par satellite Viasat, a été confiée à Mykhailo Fedorov, le vice-premier ministre ukrainien et ministre de la transformation numérique, après le départ de Yurii Shchyhol, l’ancien directeur du service d’Etat chargé des communications spéciales et de la protection de l’information de l’Ukraine, et de Viktor Zhora, son adjoint.


La justice ukrainienne les soupçonne d’avoir détourné environ 1,5 million d’euros au cours de l’achat d’un logiciel étranger en 2021 et 2022, avant le début de l’invasion russe, qui aurait donné lieu à une surfacturation. Soit 7,2 millions d’euros au lieu de 5,6 millions d’euros, “la valeur réelle” du logiciel acheté, le solde étant transféré sur des comptes à l’étranger.

« Ecran de fumée » 


Selon les magistrats ukrainiens, ce marché aurait été classifié pour éviter un appel d’offre ouvert. Ils ont également précisé que la société suspectée d’avoir versé ce pot-de-vin est EPAM Systems, une société américaine spécialisée dans l’ingénierie logicielle qui a réalisé un chiffre d’affaires de 4,8 milliards de dollars en 2022. L’entreprise n’a pas réagi à cette annonce.


Sur son compte Facebook, Viktor Zhora a dénoncé un “écran de fumée”. “Un grand nombre de spécialistes différents, de sous-traitants supplémentaires et d’experts sont nécessaires pour” la mise en place de projets informatiques, “c’est ainsi que les systèmes d’information sont développés partout dans le monde”, a-t-il expliqué à propos de ce contrat pour la création d’un système sécurisé de registre de données.

Cautions 


Placé en détention provisoire, Yurii Shchyhol a été libéré après le versement d’une caution d’environ 630 000 euros. Selon la presse ukrainienne, les enquêteurs auraient trouvé sur son téléphone un portefeuille crypto doté de l’équivalent de 1,5 million de dollars.

Son ancien adjoint Viktor Zhora a également été placé un temps en détention provisoire avant d’être libéré après le versement d’une caution d’environ 250 000 euros.

La semaine dernière, il avait tweeté à propos de son départ de l’agence de cybersécurité ukrainienne. “Merci à tous pour votre soutien à notre service et à notre combat contre l’ennemi dans le cyberespace, a-t-il indiqué. J’espère que mon successeur continuera à soutenir toutes les initiatives et la coopération internationale.”

Des infrastructures sous l’ombrelle des géants américains du cloud

Cette coopération internationale passe essentiellement coté IT et cyber par une aide massive d’acteurs américains, dont Microsoft et AWS.

Lors de l’événement re:Invent 2023 d’AWS qui se tient cette semaine à Las Vegas, Mariusz Kachmarek, COO de Privatbank, l’une des premières banque d’Ukraine, expliquait que l’infrastructure matérielle de son entreprise est désormais largement prise en charge et protégée, par AWS dans le cadre de cette aide. « Nous sommes sous une ombrelle solide désormais » dit-il.

« Il y a eu des investissements massifs sur les infrastructures, elles sont distribuées dans le cloud et nous arrivons a faire face à de nombreuses attaques importantes, bien plus qu’auparavant ». De quoi minimiser l’importance de ses relations avec l’agence ukrainienne de cybersécurité, et son influence sur ses opérations.

« Je ne peux pas dire que le problème de corruption n’existe pas, mais ce que je peux dire c’est qu’il est largement pris en charge par les autorités locales, il y a une prise de conscience » assurait-il aussi sur la question de la corruption dans le pays.





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