Le gouvernement a annoncé, mercredi 13 décembre, la mise en place dès 2024 d’une taxe sur le chiffre d’affaires des plateformes d’écoute de musique en ligne.
Cette contribution obligatoire doit financer le secteur. Elle sera « basée sur un très faible taux de prélèvement sur le chiffre d’affaires des plateformes » de streaming concernées, a appris à l’AFP le ministère de la Culture.
Les modalités exactes de la taxe n’ont pas encore été dévoilées, ni le montant annuel qu’elle devrait rapporter et qui doit venir financer la filière.
Une taxe « inéquitable »
Invité de France Info ce matin, Antoine Monin, le dirigeant de Spotify en France, a dénoncé une taxe « inéquitable » qui favorise, au final, les géants du web.
C’est « une monumentale erreur stratégique qui va à l’encontre des enjeux de souveraineté économique, culturelle et technologique européenne » a t-il dit.
Et d’avertir sur le fait que l’entreprise suédoise, lancée en 2006 et devenue numéro 1 mondial de la musique en ligne, n’est « pas encore rentable ».
Le sujet d’une taxe streaming divise
« Honnêtement, Spotify aura les moyens d’absorber cette taxe, mais Spotify désinvestira la France et investira sur d’autres marchés. La France n’encourage pas l’innovation et l’investissement » dit-il également. Il assure que « la France ne sera plus une priorité pour Spotify ».
Le sujet d’une taxe streaming divise depuis plus d’un an la filière musicale française.
Six organisations avaient salué le vote positif au Sénat en novembre, durant l’examen du projet de budget 2024. Les plateformes comme Deezer et le numéro un Spotify combattent elles cette mesure.
Les opposants à la taxe plaident pour une contribution volontaire, affirmant encore mercredi dans un communiqué commun qu’ils avaient atteint un accord, réunissant notamment Apple, Deezer, Meta, Spotify, YouTube et TikTok, pour mobiliser « plus de 14 millions d’euros » en 2025.