L’un des plus vieux parcs automobiles d’Europe revoit son programme d’aide à la voiture électrique, en s’efforçant cette fois-ci d’inciter les marques à venir produire localement. D’ici à 2030, 8,7 milliards d’euros d’aide vont être alloués.
À Rome, le gouvernement de la présidente d’extrême droite Giorgia Meloni en a marre de voir les ressources allouées à l’aide financière pour la voiture électrique passer à 80 % aux mains de constructeurs étrangers. Pour son programme lancé en 2022, les 8,7 milliards d’euros de fonds seront étalés jusqu’en 2030 pour aider à la fois les particuliers à bénéficier d’aide en l’échange de reprise de leur ancien véhicule, mais aussi les constructeurs à produire localement. En Italie, l’industrie automobile a déserté. Mais comme d’autres, y compris en France, la voiture électrique pourrait être une opportunité de changer la donne.
Le plan vise à ramener le groupe Stellantis, qui possède Fiat et Lancia. Il est le seul à pouvoir tenir les objectifs du gouvernement, à savoir retrouver une production annuelle à un million d’unités. Les marques du groupe Stellantis avaient quitté ce niveau de production en 2017 et n’y sont jamais retournées. À ce jour, seule la Fiat 500 électrique de la lignée des 500 n’est pas produite en Pologne, mais en Italie, sur le lieu historique de Mirafiori à Turin. La voiture, qui est commercialisée depuis deux ans au Japon, a fait de son lieu de production un argument de vente, jouant du symbole de l’Italie et de la dolce vita.
1 % de croissance
Les documents consultés par le Financial Times indiquent que le gouvernement de Giorgia Meloni pourrait ainsi allouer 930 millions d’euros en 2024 pour l’aide au passage à la voiture électrique. Elles pourraient permettre jusqu’à 13 750 euros de rabais pour une voiture électrique en l’échange d’un modèle thermique de norme Euro 2, vieux de plus de 20 ans. L’Italie possède l’un des parcs automobiles les plus vieux, avec 11 millions de voitures vieilles de plus de 19 ans, sous les normes Euro 3 ou en dessous.
Les ventes de voitures électriques ne s’établissent qu’à 3 % de parts, pour 1,57 million de voitures neuves vendues l’année dernière. D’une année à l’autre, cela ne représente qu’une hausse de 1 %, là où les pays voisins d’Europe occidentale comme la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne voient les ventes augmenter de plus de 30 %. Une grande partie de la production de la Fiat 500e en Italie se dirige d’ailleurs sur ces marchés, à l’instar de la France qui a fait de la citadine électrique un modèle éligible à son programme national de leasing pour une voiture électrique à 100 euros par mois.
Stellantis a vendu pour 600 000 unités en 2023, soit 38 % de parts de marché en Italie. On ne sait pas comment le gouvernement cherchera à inciter le groupe à s’efforcer de revenir produire en Italie pour profiter des aides, mais il est désormais clairement indiqué que l’un des objectifs du programme est « de stimuler l’achat de voitures réellement produites en Italie ». Peut-être que les 8,7 milliards d’euros du fonds serviront aussi à soutenir le déploiement des bornes de recharge, dont le réseau est encore très pauvre en Italie et qui ne doit pas inciter les constructeurs à se pencher sur le marché.
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Source :
Financial Times