Apple tente d’échapper aux mesures du DMA européen, qui va forcer l’App Store et iOS à mettre en œuvre le sideloading et accepter des services de paiement tierces. L’entreprise a ainsi expliqué à Bruxelles qu’elle opérait non pas une seule boutique unique, mais… cinq différentes.
En septembre dernier, la Commission européenne désignait Apple comme « contrôleur d’accès » (« gatekeeper »), tandis qu’iOS, l’App Store et Safari devenaient des « plateformes essentielles ». Autrement dit, tout ce petit monde sera soumis aux règles d’airain de la législation européenne sur les marchés numériques (DMA) à compter du 6 mars.
Un App Store, ou cinq ?
Pour la firme à la pomme, cela signifie, entre autres obligations contraignantes, l’ouverture de l’App Store aux plateformes de paiements alternatives, ainsi que la possibilité pour les utilisateurs d’installer des applications en dehors de la boutique officielle — pourquoi pas d’un éventuel Xbox Store.
Mi-novembre, Apple — avec d’autres gatekeepers — formait un recours devant la Cour de justice de l’Union européenne pour contester son statut de contrôleur d’accès. On ignorait les arguments employés par le constructeur informatique pour défendre sa position : Reuters en partage quelques uns. Selon Apple, la Commission a fait des « erreurs matérielles factuelles » concernant l’App Store.
Pour l’entreprise, il existe 5 App Store : un pour l’iPhone, un autre pour l’iPad, un pour le Mac, un pour l’Apple TV et un pour l’Apple Watch, qui distribuent des applications pour autant de systèmes d’exploitation et de types d’appareils spécifiques. L’argument convaincra-t-il Bruxelles ? Pour l’utilisateur, l’App Store est un portail unique dans lequel il peut télécharger des applications peu importe son appareil (il existe même des apps universelles pour toutes les plateformes).
Par ailleurs, Apple exploite la même infrastructure pour ses échoppes, avec un système de paiement unique. L’argument rappelle celui avancé par le constructeur pour essayer de soustraire Safari de la désignation, en vain.
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Le cas d’iMessage est plus complexe. La Commission continue d’enquêter pour savoir si le système de messagerie d’Apple doit être considéré comme une plateforme essentielle. Le constructeur estime qu’iMessage n’est pas un NIICS, autrement dit un service de communication interpersonnelle qui ne dépend pas d’un numéro de téléphone pour fonctionner. Dans ce cadre, les communications sont indépendantes du réseau téléphonique classique, comme c’est le cas de WhatsApp ou Facebook Messenger. Ce qui ressemble aussi beaucoup à iMessage…
Apple argue qu’iMessage n’est ni un service payant, ni un service financé par l’exploitation de données personnelles ou par l’achat de matériels (un iPhone, par exemple). Difficile pourtant de croire que le groupe paie iMessage de sa poche : au bout du compte, ce sont bien les clients qui financent le service d’une manière ou d’une autre…
Malgré l’appel en cours, Apple n’aura de toute manière pas d’autre choix que de mettre en œuvre les mesures d’ouverture du DMA le 6 mars.
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Par : Opera
Source :
Reuters