« Le XXe siècle a vu le passage du tocsin à la sirène, le XXIe siècle sera celui du passage de la sirène au téléphone portable », affirmait Gérald Darmanin – déjà ministre de l’Intérieur – en septembre 2020 pour annoncer le lancement prochain d’un nouveau type de dispositif d’alerte à la population. Basé sur le Cell broadcast, une technologie de diffusion sur les réseaux cellulaires et sur l’envoi de SMS géolocalisés, ce dispositif se trouvait, 18 mois après l’intervention du ministre, encore en phase d’expérimentation.
Baptisé « FR-Alert », il sera finalement déployé à grande échelle à compter de la fin du mois de juin, en France métropolitaine et en Outre-mer, comme l’a récemment indiqué la Place Beauvau. Ce nouveau système d’alerte devrait permettre aux autorités d’envoyer une notification à toutes les personnes présentes dans une zone précise en cas d’évènement grave, sans avoir à passer par une application ou l’envoi d’un message SMS. Le dispositif, déjà très utilisé aux Etats-Unis et au Japon, a fait l’objet d’un investissement de l’Etat de l’ordre de 50 millions d’euros.
Il doit faire oublier l’échec retentissant de l’application « Système d’alerte et d’information des populations » (SAIP), lancé dans la foulée des attentats de Paris. Taxé pour son manque de réactivité (notamment lors de l’attentat de Nice), l’application n’avait pas suscité l’engouement du grand public, avant d’être rangée au placard par les pouvoirs publics en 2018. FR-Alert ne nécessitera pour sa part aucun téléchargement et aura l’avantage de cibler les smartphones de personnes se trouvant dans une région précise, à condition que ces derniers soient connectés au réseau cellulaire des opérateurs.
Des tests de grande ampleur à venir
D’ici à son lancement, le dispositif devrait encore faire l’objet de différents tests en conditions réelles. Ne vous étonnez donc pas si vous recevez une notification, indique le ministère de l’Intérieur. « D’ici le déploiement national, plusieurs exercices de Sécurité civile et de Sécurité publique sont organisés au cours desquels sera expérimenté l’envoi de la notification d’alerte. Si vous vous trouvez dans l’une des zones déterminées par le scénario des exercices, vous pourrez recevoir une notification accompagnée d’un signal sonore spécifique, même si votre téléphone portable est en mode silencieux. »
La Place Beauvau indique que les notifications transmises dans le cadre du dispositif pourront comprendre un résumé de la nature du risque, l’identité de son émetteur, la localisation du danger, l’attitude à adopter pour se protéger et des liens contenant des informations supplémentaires sur l’évènement en cours. Les alertes seront transmises via les réseaux 4G (puis 5G) des opérateurs, tandis que les SMS géolocalisés seront eux communiqués de manière classique via les réseaux traditionnels 2G, 3G, 4G.
Les autorités précisent qu’elles n’auront « pas accès à la géolocalisation des téléphones mobiles puisque cette technologie repose sur l’envoi de l’alerte via les antennes relais des opérateurs de téléphonie ».
(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/fr_FR/all.js#appId=243265768935&xfbml=1"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs); }(document, 'script', 'facebook-jssdk'));