L’intelligence artificielle générative se développe rapidement et les grands groupes high-tech se pressent pour nouer des liens (ou les resserrer) avec les startups en vue de l’IA.
D’OpenAI et son chatbot ChatGPT fortement lié à Microsoft à Anthropic et son IA Claude courtisée par Google et Amazon, les investissements massifs se sont multipliés pour tenter de prendre le contrôle ou a minima disposer d’un accès à ce qui se prépare dans les laboratoires.
Cette main-mise, qui pourrait verrouiller le marché au seul bénéfice des GAFAM, attire l’attention des régulateurs qui commencent à vouloir étudier les liens financiers entre les grands groupes et les startups.
Beaucoup d’interrogations sur un marché en pleine ascension
L’affaire du départ surprise de Sam Altman d’OpenAI, de sa récupération par Microsoft puis de son retour à la tête de la startup a également suscité un certain nombre de questions sur le degré de contrôle des GAFAM sur les champions de l’IA.
Tandis que l’Autorité britannique et l’Union européenne indiquent déjà vouloir vérifier si le rapprochement entre Microsoft et OpenAI ne constitue pas une menace pour le jeune marché de l’IA générative, on veut également obtenir des éclaircissements aux Etats-Unis.
La FTC (Federal Trade Commission) va ouvrir une investigation pour décortiquer les relations entre les startups IA et les géants de la tech qui y investissent des milliards de dollars.
Lina Khan, à la tête de la FTC, indique déjà que l’enquête visera à établir si les GAFAM ne se mettent pas déjà en position de pouvoir bloquer le marché et empêcher toute émergence de la concurrence.
Des acquisitions qui ne disent pas leur nom ?
Cinq entreprises sont particulièrement visées : Amazon, Google et Microsoft d’un côté, OpenAI et Anthropic de l’autre. Les liens financiers et les partenariats mis en place seront ainsi scrutés à la loupe du régulateur pour tirer au clair les « quasi-fusions » observées, pour lesquels les grands groupes peuvent exercer une influence directe sur les décisions stratégiques sans pour autant en faire une acquisition, avec ses contraintes propres et ce qui ne manquerait pas de faire aussitôt réagir les régulateurs.
Les grands groupes affirment ne fournir qu’une aide technique en apportant investissement et infrastructures mais leur présence au conseil d’administration, même sans pouvoir de vote direct, pose largement question sur leur véritable rôle.
La FTC n’est pas dupe et a déjà annoncé l’an dernier qu’elle n’hésiterait pas à traquer les pratiques frauduleuses dans le domaine sensible de l’IA, alors qu’il faut déjà résoudre les problèmes en matière de fake news et d’utilisations illicites qui se multiplient depuis l’arrivée des IA génératives. Les entreprises concernées auront 45 jours pour répondre aux requêtes de la FTC.