Une enquête préliminaire, notamment pour escroquerie, a été ouverte à Paris et vise les sociétés historiquement dirigées par Magali Berdah après la plainte de deux influenceurs, a annoncé le parquet de Paris à l’Agence France-Presse (AFP), mardi 30 janvier, confirmant une information de L’Obs. L’enquête a été confiée à la brigade financière par la section économique et financière du parquet de Paris, après la plainte déposée le 5 juillet par les influenceurs Emma Paris et Vlad Oltean.
La plainte dénonce une possible escroquerie, une infraction à l’interdiction de gérer une société, une présentation de comptes inexacte ainsi qu’un abus de faiblesse. Elle vise deux structures : l’agence d’influenceurs Shauna Events, vaisseau-amiral de Mme Berdah, ainsi que Sublim Talent. Shauna Events est placée sous redressement judiciaire depuis le mois de novembre et est désormais officiellement dirigée par son mari, Stéphane Teboul.
D’après L’Obs, les deux influenceurs dénoncent la signature d’un contrat avec Shauna Events et Magali Berdah en 2019, peu de temps après la condamnation de cette dernière pour abus de faiblesse envers une personne âgée, qui avait été assortie d’une interdiction d’exercer. Mme Berdah, d’après eux, a continué à gérer leurs dossiers alors même qu’elle n’en avait plus le droit légalement.
La collaboration entre Magali Berdah et les deux influenceurs s’étant rapidement envenimée après la signature du contrat, le tribunal de commerce de Paris avait fini par condamner, en janvier 2023, Shauna Events et Sublim Talent à verser à ces derniers plus de 1,8 million d’euros pour « rupture abusive de contrat » et « non-paiement des factures émises », d’après L’Obs. C’est l’impossibilité de faire exécuter cette décision qui, selon l’hebdomadaire, a amené les deux influenceurs à porter plainte en juillet.
A L’Obs, Laurent Azoulai, l’avocat des deux sociétés, répond que celles-ci « ont vu leur chiffre d’affaires s’effondrer notamment en raison d’une campagne de dénigrement commercial dont elles ont été l’objet ». Mme Berdah accuse le rappeur Booba d’en être le chef d’orchestre. « Elles ont alors constitué des dettes vis-à-vis d’un ensemble de créanciers dont Vlad Oltean et Emma Paris. Ce ne sont pas les seuls créanciers de ces sociétés, loin de là », ajoute encore l’avocat. Sollicité par l’AFP, l’un des avocats de Mme Berdah n’a pas souhaité réagir.