Face à Tesla et à la concurrence chinoise, le patron de Ford veut rester dans la course et proposera une plateforme à bas coût pour plusieurs petits modèles électriques.
Une petite équipe « en dehors du vaisseau mère Ford » a travaillé pendant deux ans sur un projet de voiture électrique plus abordable, a déclaré son PDG Jim Farley mardi, lors de la présentation de son bilan annuel. « Nous avons fait un pari en silence il y a deux ans », a-t-il annoncé la nouvelle, précisant qu’il s’agira avant tout d’une plateforme pour plusieurs petits modèles et une base large « d’installation de logiciels et de services ».
Jim Farley a été franc et a mentionné la concurrence de Tesla et des nouveaux acteurs chinois dans la raison du développement de ce nouveau projet de plateforme pour voiture électrique à bas coût. En juillet 2023, le patron déclarait pourtant qu’il n’imaginait pas la voiture électrique pouvoir concurrencer l’essence et le diesel financièrement. En tout cas, pas avant 2030.
Aujourd’hui, l’urgence serait donc à trouver une solution pour réduire les coûts, notamment de la batterie (40 % du prix total), et rester dans la course. L’annonce aux investisseurs du constructeur américain fait écho à ce que Tesla prévoit de faire de son côté, avec un modèle à 25 000 dollars d’ici 2025, et que Hyundai rivalisera avec un modèle à moins de 20 000 euros. On ne sait pas cependant à quelle date prévoit Ford de lancer son premier modèle reposant sur sa plateforme à bas coût.
Il a néanmoins précisé qu’à ce jour, « toutes nos équipes EV se concentrent impitoyablement sur le coût et l’efficacité de nos produits ». Cela avait été remarqué dans les pertes impressionnantes en 2023 : 3 milliards de dollars, à cause de son investissement dans l’électrique. L’équilibre financier doit être atteint cette année, et tous les regards sont tournés vers le pick-up F-150 Lightning pour devenir un franc succès (face à la concurrence de Tesla, encore, avec le Cybertruck).
Faire moins cher qu’une Mustang Mach-e
La majeure partie des pertes de la marque s’expliquent du côté de l’investissement en nouvelles usines de batterie, aux États-Unis. Avec SK Innovation comme partenaire, Ford compte pouvoir soutenir son rythme de production de voitures électriques, qui doit atteindre 2 millions par an d’ici deux ans. D’autres sites de production sont donc prévus, en plus des deux déjà disponibles.
La marque fait le pari sur la batterie LFP (lithium fer et phosphate) pour pouvoir avoir des coûts moins élevés. Cela aidera « à contenir ou même à réduire davantage les prix des véhicules électriques pour les clients », indiquait le constructeur il y a un an.
Quant à l’Europe, Ford devrait concrétiser son partenariat avec Volkswagen pour réduire ses coûts, et utilisera sa plateforme MEB avec un premier SUV compact prévu ces prochains mois. À voir si sa plateforme dédiée à bas coût arrivera elle aussi sur le Vieux continent et permettra de faire mieux pour moins cher qu’une Mustang Mach-e.
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