Meta a annoncé, jeudi 8 février, avoir fermé sur Facebook et Instagram les comptes de l’ayatollah Ali Khamenei, le Guide suprême iranien. « Nous avons supprimé ces comptes pour avoir violé à plusieurs reprises notre règlement sur les organisations et individus dangereux », a justifié un porte-parole du groupe auprès de l’Agence France-Presse.
Si l’entreprise ne donne pas de précisions sur les contenus ayant mené à cette décision de ses équipes de modération, la mention du règlement interne de Meta sur les « organisations et individus dangereux » semble être une référence à des publications de l’ayatollah Khamenei faisant l’apologie du Hamas et de l’attaque du 7 octobre en Israël. Des messages toujours visibles sur le compte X du Guide suprême iranien, qui, lui, reste actif.
Instagram et Facebook sont interdits en Iran, mais restent néanmoins utilisés grâce à des VPN (réseaux virtuels privés), qui permettent de contourner la censure. En juin 2022, plusieurs associations américaines et anglaises ont ainsi noté qu’Instagram était « le principal réseau de communication en Iran », estimant néanmoins qu’il souffrait d’« un manque de confiance et de transparence sur ses pratiques de modération » auprès des utilisateurs persophones. La modération des contenus liés à ce pays est un casse-tête pour Meta, entre les pressions des ONG de défense des droits humains et celles des autorités.
Au début de 2023, le conseil de surveillance de Meta (indépendant mais financé par le groupe) a demandé au réseau social d’autoriser une publication contenant le message « mort à Khamenei », qui avait été retirée, invoquant « les responsabilités [de Meta] en matière de droits humains ». Selon le conseil, « “marg bar Khamenei” (“mort à Khamenei” en farsi) doit être compris comme “à bas”. Il s’agit d’un slogan rhétorique et politique, et non d’une menace crédible ».