Ensemble, BYD, CATL, NIO et d’autres fabricants chinois comptent développer la batterie solide, qui remplacera l’électrolyte lithium-ion pour améliorer sa densité énergétique. Elle sera une solution de taille pour pouvoir utiliser la voiture électrique sur une plus grande plage de températures.
Le marché des batteries électrique est dominé par des constructeurs chinois. BYD et CATL, rien qu’à eux deux, couvrent plus de 50 % de la demande. Ils fournissent ainsi des constructeurs comme BYD, Tesla, BMW, Toyota, Mercedes, Kia, Ford, ou encore Stellantis. Malgré leur dominance, ils savent que la technologie des accumulateurs est amenée à évoluer très vite et que pour rester aux avant-postes, il faudra avancer ensemble.
Selon le Nikkei Asia, la première pierre d’un projet de batteries solides a été posée le mois dernier, avec la formation de l’Alliance « CASIP », ou « China All-Solid-State Battery Collaborative Innovation Platform ». Un moyen de concrétiser celle qui doit améliorer grandement la densité énergétique, fonctionner à des températures plus extrêmes, et réduire les temps de charge.
Les membres connus à ce jour de l’alliance chinoise pour la batterie solide sont : CATL, FinDreams (filiale de BYD), CALB, EVE Energy, Gotion High-tech et NIO.
L’alliance de Pékin contre la batterie solide de Toyota
Les principaux fabricants chinois de batteries automobiles font donc maintenant partie d’une seule alliance, une stratégie qui pourrait sembler intrigante d’un point de vue compétition. Mais celle-ci est plus compréhensible alors que selon le média japonais, elle serait à l’initiative du gouvernement chinois. L’alliance comprend aussi des universitaires en plus des entreprises leader de l’industrie. Un moyen de stimuler la recherche et développement et ne laisser aucun acteur sur le carreau.
Une idée reprise par Ouyang Minggao, professeur à l’Université Tsinghua (Pékin), dans le journal japonais : « Nous devons nous préparer au risque de voir la technologie des batteries à l’état solide renverser » la dominance chinoise.
Si la peur de se faire dépasser existe bel et bien à Pékin, c’est parce que leurs voisins japonais travaillent également sur la technologie. Avec Toyota, les ingénieurs travaillent pour commercialiser un premier véhicule doté d’une technologie de batterie solide d’ici 2027 (2028 pour Nissan). Conserver l’avantage concurrentiel permettra de continuer de nouer des contrats avec les marques européennes et américaines. À Arnstadt en Hongrie, CATL possède une usine depuis un an qui lui permet de fournir ses clients européens.
CATL et BYD restent en concurrence
Les investissements locaux de CATL portent ainsi sur des capacités de production pour équiper jusqu’à 350 000 véhicules par an. Des ambitions qui ne pourront être rentabilisées à l’avenir que si CATL est encore en mesure de proposer des accumulateurs à la pointe de la technologie, sachant que les constructeurs voient aujourd’hui le succès de leurs modèles comme grandement dépendant de l’autonomie accordée par ces batteries, et de leur prix.
Cela n’empêchera pas ces fabricants chinois pour continuer à être des concurrents. Sur la batterie LFP (lithium fer phosphate), BYD et CATL se font face. Et comme le rappellent nos confrères et consoeurs d’Electrek, des poursuites pour violations de brevets ont déjà été lancées. En France, les investissements dans la batterie solide se poursuivent aussi et le gouvernement s’y penche avec attention. D’ici 2026, c’est le fabricant taïwanais ProLogium qui doit commencer à produire à Dunkerque (Nord).
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source :
Nikkei Asia