Prise depuis un drone, et partagée par une source au sein de l’armée ukrainienne avec le site américain spécialisé Defense One, l’image est un peu floue. Mais la forme blanche et rectangulaire qu’on y aperçoit, elle, est parfaitement reconnaissable : un récepteur Starlink, qui aurait été découvert par l’armée ukrainienne sur une position russe dans l’est du pays.
Depuis plusieurs jours, les autorités de Kiev accusent le fournisseur d’accès à Internet par satellite – filiale de SpaceX, dont l’homme d’affaires Elon Musk est le PDG – d’être utilisé par les forces armées russes. « Des interceptions radio montrent que des terminaux Starlink ont été installés, par exemple, dans des unités de la 83e brigade aéroportée » dans la région de Donetsk, a ainsi assuré le service de renseignement du ministère ukrainien de la défense (GUR). L’utilisation de ces puissants outils satellites « commence à devenir systématique » a même déclaré un officier du service de renseignement.
Musk nie tout contrat avec la Russie
Sur son compte X, Elon Musk a nié toute transaction avec Moscou : « A notre connaissance, aucun Starlink n’a été vendu directement ou indirectement à la Russie ». « Si SpaceX prend connaissance de l’utilisation d’un terminal Starlink par un tiers sanctionné ou non autorisé, nous menons l’enquête et prenons des mesures pour le désactiver si nécessaire », a pour sa part déclaré Starlink dans un communiqué.
Selon des médias ukrainiens et le GUR, les forces russes se seraient procuré les terminaux nécessaires par le biais de Dubaï ou d’autres pays du Moyen-Orient. Il est en effet courant pour les pays sous embargo d’acheminer les équipements dont ils sont privés par le biais de pays tiers. « Starlink n’opère pas à Dubaï. Starlink ne peut pas être acquis à Dubaï et nous n’en expédions pas là-bas », a toutefois répliqué l’entreprise.
Par ailleurs, les terminaux Starlink ne sont censés fonctionner que dans des zones bien déterminées, et la Russie n’en fait pas partie. Mais le statut des zones occupées par la Russie en Ukraine et des zones proches de la ligne de front, lui, est moins clair : il semble possible à des troupes russes se situant à proximité de la zone de couverture et ayant mis la main sur des terminaux Starlink de l’utiliser, à condition de le faire à l’insu de l’entreprise. « Ce n’est pas un système certifié chez nous. Par conséquent, il ne peut pas être fourni officiellement et il n’est pas fourni officiellement. Nous ne l’utilisons donc en aucune façon officiellement », a d’ailleurs déclaré, sibyllin, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à des journalistes qui l’interrogeaient à ce sujet.
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