Les deux entreprises sont visées pour des pratiques illégales, que ce soit pour avoir interdit leurs salariés de se syndiquer ou pour les avoir licenciés illégalement. Pour se défendre, Amazon et SpaceX se sont directement attaqués au système de régulation.
Le Conseil national des relations du travail (National Labor Relations Board, ou NLRB), basé à Washington, ne plaît pas aux grosses entreprises de la tech – qui ne supportent généralement pas d’autres formes de pouvoir que le leur. Lorsqu’il s’attaque à elles, ses procédures privent les entreprises d’un procès classique, dans lesquelles elles pourraient se défendre avec leur armée d’avocats.
Résultat, elles doivent payer le prix fort.
Chez Amazon et SpaceX, on en a assez. Les deux entreprises ont, depuis le début de l’année, tour à tour attaqué l’agence indépendante du gouvernement fédéral américain chargé de conduire les élections syndicales et d’enquêter sur les pratiques illégales dans le monde du travail. En ne leur permettant pas de faire valoir leur droit en vertu du Cinquième amendement, elles ont qualifié le NLRB d’« inconstitutionnel ».
Amazon est visé par le NLRB pour une affaire de représailles illégales contre des travailleurs d’un entrepôt à New York, après qu’ils aient voté en faveur de la syndicalisation il y a deux ans. SpaceX, de son côté, est attaqué pour des licenciements illégaux, après que de salariés aient signé une lettre ouverte critiquant Elon Musk et faisant valoir la façon dont ils étaient surveillés au travail.
En moins de deux mois, ce sont donc deux géants qui ont attaqué le NLRB, en plus de la chaîne de supermarchés Trader Joe’s et Starbucks par le passé. Le Conseil national des relations du travail a régulièrement visé Google, Tesla, mais aussi Apple en plus d’Amazon.
« Détruire l’ensemble du processus »
Pour les avocats qui se sont saisis de l’affaire pour protéger les salariés concernés, cette tendance des entreprises à se défendre en remettant complètement en question le rôle du régulateur est « très effrayant », signalait Seth Goldstein. Cet avocat, cité par Associated Press, regrettait une pratique particulièrement alarmante : « puisqu’ils ne peuvent pas vaincre le succès de la syndicalisation, ils veulent maintenant détruire l’ensemble du processus ».
Dans le dossier juridique d’Amazon, l’entreprise argue ainsi la commission du travail de ne pas respecter les articles I et III de la Constitution, ainsi que les cinquième et septième amendements. Une « constitutionnalité réglée il y a près de 90 ans par la Cour suprême », a rétorqué Wilma Liebman, présidente du conseil du travail sous le président Barack Obama, dans un article du New York Times.
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