Afin de sensibiliser le public à la problématique des débris spatiaux, le CNES (Centre national d’études spatiales) a publié un jeu appelé Orbital Dance. Il est disponible gratuitement, et dès à présent, sur iOS et Android.
Le titre a été développé en partenariat avec World Game Studios. Un développeur assez confidentiel qui référence quatre autres productions sur son site : Legacy, World of Women, Olly et Mission X.
Orbital Dance, un runner rythmique
Orbital Dance vous donne les commandes d’un satellite contraint d’évoluer dans une orbite terrestre basse surchargée de débris spatiaux. « Esquivez des débris spatiaux dans ce runner ryhtmique développé avec le CNES », peut-on lire sur sa page.
L’objectif consiste donc à survire le plus longtemps possible en évitant les collisions. Pour cela, le joueur doit miser sur son aptitude à l’évitement. Mais il peut aussi avoir recours à des technologies « innovantes » telles qu’un système anti-collision ou des filets de capture. Une des images de présentation révèle également que désorbiter son engin afin qu’il se désagrège en dehors de son orbite est récompensé ; une disposition légale en matière d’opérations spatiales dans la législation française, comme le souligne l’article de France Info consacré à ce soft.
Un outil de sensibilisation, mais pour qui ?
Bon, Orbital Dance n’est certainement pas l’expérience vidéoludique de l’année, mais sa finalité est autre : informer le grand public des problématiques liées à l’accumulation des débris spatiaux. Un scénario théorisé à la fin des années 70 par Donald J. Kessler sous le nom de syndrome de Kessler. Le postulat est simple : à partir d’un certain niveau de pollution spatiale, les objets en orbite finissent tous par être carambolés, engendrant à leur tour des débris, et donc une réaction en chaîne exponentielle. À terme, le syndrome de Kessler rend l’utilisation de satellites ainsi que l’exploration spatiale extrêmement compliquées et dangereuses.
La jeune femme de la vidéo ci-dessous rapporte ainsi que plus de 35 000 objets mesurant plus de 10 cm orbitent autour de la Terre. L’article de France Info ajoute que depuis 1957, 17 500 satellites ont été placés en orbite. De nos jours, à peine plus de la moitié reste en activité. Si la majorité de ceux inopérants se sont désintégrés, environ 3500 poursuivent leur rotation autour de notre planète, avec des risques de fragmentation générant des tas de débris.
Si le sujet vous intéresse, un article de l’ESA (European Space Agency) explore en détail cette problématique. Il rapporte qu’en moyenne, au cours des vingt dernières années, une fragmentation accidentelle a eu lieu chaque mois ; que la tendance est à la hausse.
Heureusement, il existe des solutions et le billet de l’ESA se termine par une note positive. Les règles actuelles d’atténuation pour les satellites et les lanceurs sont de plus en plus respectées et efficaces. De fait, comme le souligne l’auteur, les respecter revêt un intérêt majeur pour l’ensemble des acteurs ; sans quoi ils mettent en péril leurs propres satellites. Gouvernements comme opérateurs privés ont donc toutes les raisons de jouer le jeu.
Mais revenons-en à un vrai jeu, celui du CNES. Y jouer n’aura aucune incidence sur la pollution spatiale. Surtout, si la connaissance de certains enjeux environnementaux peut avoir de réelles répercussions – sur la consommation notamment –, être informé des problématiques liées à la gestion des déchets spatiaux n’induit pas un changement de comportement ; et pour cause, en la matière, le pouvoir du pékin est nul. Au mieux, il peut refuser d’utiliser l’Internet par satellite d’une société qu’il juge malfaisante, ou ne pas chercher à connecter son smartphone lorsqu’il se promènera au sommet de l’Everest…
Quoi qu’il en soit, pour expérimenter Orbital Dance, vous aurez besoin d’un terminal au moins sous Android 5.1 ou iOS 12.0. Notez qu’il faut rechercher « Orbital Dance », avec un espace, dans l’App Store, mais « OrbitalDance », sans espace, dans le Google Play.
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Source :
Radio France