Les plans du constructeur britannique repoussent à 2026 l’arrivée d’un nouveau modèle 100 % électrique. Il sera lancé en partenariat avec Lucid Motors, qui doit lui fournir son moteur. Une nouvelle ère qui éloignera un peu Aston Martin de Mercedes.
Il n’y a pas que du côté de la F1 qu’Aston Martin s’écarte de Mercedes-Benz. La relation de plus de 14 ans entre les deux constructeurs touche à sa fin et malgré la part du capital d’Aston Martin détenu par le constructeur à l’étoile, les années futures – celles de l’électrique – laisseront de la place à de nouveaux partenariats. Cela devait commencer dès l’année prochaine avec le jeune constructeur californien Lucid Motors et la fourniture de moteurs électriques.
Aston Martin vient toutefois de repousser le lancement du projet à 2026.
L’annonce fut présentée comme un détail lors de la publication d’un communiqué sur les résultats annuels d’Aston Martin. En 2023, le constructeur a soigné ses comptes et commence gentiment à remonter la pente. Son chiffre d’affaires a augmenté de 18 % pour s’établir à 1,6 milliard de livres, notamment grâce à la hausse des marges et la hausse des volumes grâce à la sortie de sa DB12 lancée au cours de l’année.
Le travail prendra encore du temps alors que la dette de l’entreprise a augmenté de 6 % et qu’avec l’aide de ses actionnaires, sa première urgence sera de refinancer celle-ci au courant de cette année 2024. Ensuite, la marque veut atteindre un chiffre d’affaires à plus de 2,5 milliards de livres d’ici 2027/2028, et cherchera pour cela à se rétablir parmi les constructeurs de l’ultra-luxe. « Ce virage coûte cher et cela pèse sur les marges même s’il y a des progrès », expliquait une analyste chez Hargreaves Lansdown, au journal Le Figaro.
Ce que l’on sait de l’Aston Martin électrique prévue pour 2026
L’augmentation des ventes d’Aston Martin doit aussi et surtout passer par l’arrivée d’une nouvelle gamme de produits électriques. Pour cela, la marque a créé tout un pilier stratégique, appelé « Racing Green », avec une plateforme modulaire faite maison. Le premier modèle a été annoncé en juin 2023, avec de premiers détails et un premier croquis. Il s’agira d’un coupé, mais qui ne sera donc pas développé sur la même plateforme que la DB12.
Sous le capot, le groupe motopropulseur sera signé Lucid Motors, suite à un partenariat à plus de 450 millions de dollars pour la fourniture de ces équipements. En revanche, cela ne prendra pas en compte l’infrastructure électronique, qui doit quant à elle être signée Mercedes. Enfin, de nombreuses pièces devraient aussi provenir du groupe Geely (Volvo, Polestar, Lotus) qui a investi dans Aston Martin à hauteur de 17 % en mai 2023.
« Grâce au partenariat à long terme récemment annoncé avec Geely, nous gagnons aussi l’opportunité d’accéder à leur gamme de technologies et de composants », expliquait Aston Martin lors de la publication des premiers détails de sa voiture, en juin 2023.
Alors pourquoi les plans de la marque ont été repoussés ? De 2025 à 2026, le premier modèle 100 % électrique a été décalé à cause de « la demande des consommateurs [qui] n’est pas ce que nous pensions qu’elle serait il y a deux ans », déclarait mercredi 28 février son président exécutif Lawrence Strol.
L’avantage, donc, à l’hybride rechargeable, qui connaît « une demande beaucoup plus motivée », une solution qui conquis les clients qui cherchent « une certaine électrification… mais toujours avec l’odeur, la sensation et le bruit d’une voiture de sport », ajoutait-il.
L’annonce fait écho avec celle de Mercedes-Benz, la semaine dernière. Lors de l’annonce de ses résultats du dernier trimestre, la firme allemande revoyait ses dires sur l’ambition du passage au 100 % électrique dans ses ventes à l’horizon 2030. Un changement de plan expliqué là encore par une demande moins élevée que prévue, obligeant les constructeurs à proposer des solutions hybrides plus populaires que les électriques.
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