Le bureau de l’Assemblée nationale a décidé, mercredi 6 mars, d’adresser un signalement à la justice pour un « faux témoignage » potentiel à l’encontre de l’ancien journaliste de BFM-TV Rachid M’Barki.
Ce signalement s’inscrit dans la vaste enquête sur des soupçons d’ingérence étrangère en France, dans laquelle M. M’Barki a été mis en examen pour « abus de confiance » et « corruption privée passive » en décembre 2023. L’ancien journaliste est soupçonné d’avoir diffusé un certain nombre de séquences relatives à des oligarques russes au Qatar, au Soudan, au Cameroun, ou encore au Sahara occidental.
En mars 2023, lors de son audition devant la commission d’enquête sur les ingérences étrangères, M. M’Barki avait assuré n’avoir jamais été rémunéré par le lobbyiste Jean-Pierre Duthion pour la diffusion de ces sujets en 2021 et 2022. M. Duthion avait lui aussi affirmé n’avoir « jamais payé ni M. M’Barki ni aucun autre » journaliste.
Depuis, Jean-Pierre Duthion, mis en examen à Paris dans cette même enquête, a reconnu avoir rémunéré l’ex-journaliste de BFM-TV. Rachid M’Barki avait lui-même avoué avoir perçu cet argent, lors de sa garde à vue en décembre 2023, avait révélé Le Parisien : « Il m’est arrivé de recevoir des sommes d’argent (…) Oui, je reconnais les faits de corruption passive », avait-il déclaré. Une somme qu’il évalue entre « 6 000 et 8 000 euros » en liquide.
Le bureau d’un député écologiste perquisitionné
Selon des sources parlementaires, le bureau de l’Assemblée, sa plus haute instance, a décidé de saisir la justice pour de « forts soupçons » de « faux témoignage » devant la commission d’enquête. Il avait été saisi par la rapporteure Renaissance Constance Le Grip. Le président RN de la commission, Jean-Philippe Tanguy, avait déjà annoncé un signalement réalisé de son côté.
Outre MM. Duthion et M’Barki, l’information judiciaire s’intéresse a minima à deux autres hommes : le politologue spécialiste du Qatar Nabil Ennasri, mis en examen et placé en détention provisoire en octobre, ainsi que le député écologiste Hubert Julien-Laferrière, dont le bureau a été perquisitionné fin septembre.