Ce n’est pas tous les jours que Google fait une telle annonce. Le géant du Web a présenté, mardi 5 mars, plusieurs modifications faites à son algorithme qui organise les résultats de son moteur de recherche. L’objectif : « Nous aider à réduire la quantité de contenus qui ne sont d’aucune aide et qui sont de mauvaise qualité, et à augmenter le nombre de résultats utiles », explique au Monde Elizabeth Tucker, directrice produit du moteur de recherche.
Sans les mentionner, la firme de Mountain View semble tenter d’apporter des réponses aux critiques, qui, depuis des mois, voire des années, se demandent pourquoi les résultats proposés sont de moins en moins bons. A l’image de ce journaliste de NBC qui se demandait, le 24 février, si « quelqu’un en a eu enfin assez et a abandonné Google ».
Sur Reddit, on ne compte plus les posts d’utilisateurs se demandant pourquoi leurs résultats de recherche semblent moins bien qu’avant. « Il fut un temps où l’on avait l’impression que Google était magique », écrivait The Atlantic en septembre dernier, regrettant une époque qui semble révolue. « Désormais, vous trouvez un tas d’éléments qui sont, soit des publicités, soit des choses qui ont compris comment manipuler les classements de recherche de telle manière que vous êtes simplement frustré », complète le site spécialisé 404 Media.
Pire : alors que Google a de plus en plus tendance à se transformer en « moteur de réponse », selon la formule d’Olivier Ertzscheid, maître de conférences en sciences de l’information à Nantes université, il arrive même qu’il avance des résultats faux. Comme celui proposé à une journaliste du Monde alors qu’elle faisait une recherche sur la ministre de l’éducation (ci-dessous). Des erreurs d’autant plus intéressantes à observer que Google s’est lancé dans la course aux intelligences artificielles (IA) génératives, connues pour « halluciner » régulièrement leurs résultats.
« Tous les moteurs de recherche ont un problème »
Les exemples de réponses approximatives ou de mauvaise qualité, répertoriés çà et là et principalement dans les sphères technophiles, se heurtaient jusqu’ici à l’absence d’examens scientifiques. Mais en janvier est paru un article de chercheurs des universités de Leipzig et Weimar, intitulé « Est-ce que Google se dégrade ? ». L’étude, qui se concentre sur les analyses de produit, note que les pages les mieux classées « sont en moyenne plus optimisées pour les moteurs de recherche, plus monétisées avec des liens affiliés et montrent des signes de qualité textuelle moindre ».
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