Plusieurs ministères sont ciblés, depuis dimanche 10 mars dans la soirée, par des attaques informatiques d’une « intensité inédite », a annoncé lundi Matignon, précisant toutefois que leur impact à ce stade « a été réduit ». Ces attaques, dont les « modalités techniques sont classiques », selon les services du premier ministre, ont été revendiquées par Anonymous Sudan, qui regroupe des militants prorusses – sans lien avec le mouvement Anonymous.
Dans un message publié sur Telegram, ces hackeurs évoquent une « cyberattaque massive » visant notamment les ministères de l’économie, de la culture, de la transition écologique, les services du premier ministre ou la direction générale de l’aviation civile (DGAC). Matignon a précisé qu’« une cellule de crise [avait] été activée dès hier soir [dimanche] pour déployer des contre-mesures ». « A ce stade, l’impact de ces attaques a été réduit pour la plupart des services et l’accès aux sites de l’Etat rétabli », a assuré Matignon.
Les militants du groupe Anonymous Sudan se sont livrés ces derniers mois à de nombreuses attaques par déni de service contre de grandes entreprises américaines du numérique et des sites étatiques occidentaux ou ukrainiens. Difficiles à contrecarrer rapidement, mais ne faisant que rarement des dégâts importants, ces attaques consistent à noyer un service sous un afflux de connexions pour empêcher leurs utilisateurs légitimes d’y avoir accès. La direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avait déjà ouvert une enquête sur Anonymous Sudan en mars 2023, après que le groupe avait revendiqué le blocage des sites Web de plusieurs aéroports français.
Avant les Jeux olympiques de Paris cet été, les élections européennes du 9 juin seront « un enjeu et une cible considérables » de manipulations étrangères, avait déclaré mercredi le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, Stéphane Bouillon.