Le Lundi 27, c’est l’icône de la marque française Moustache. Le premier vélo commercialisé par le constructeur en 2011. Il a depuis évolué, connu quelques modifications légères, mais a conservé sa silhouette reconnaissable facilement et surtout ce guidon en forme de moustache qui a donné son nom à la société des Vosges. Avec cette version 27.6, le constructeur livre là sa version la plus haut de gamme, dotée notamment d’une transmission à courroie et d’un moyeu arrière Enviolo pour un passage de vitesses progressif.
Pour parvenir à intégrer ce système, Moustache a d’ailleurs dû légèrement écarter les bases et les haubans de son modèle. Les moyeux Enviolo sont plus larges que ceux utilisés jusqu’à présent et nécessitaient donc cette légère évolution. Pour autant, le design général ne change pas et on retrouve avec plaisir ce cadre ouvert au profil plutôt léger pour un VAE. Comme souvent, la peinture est de qualité avec notamment des garde-boue assortis.
Pour être tatillon, on aurait aimé que le couvercle de protection de la batterie et le carter de courroie adoptent eux aussi cette couleur pour être tout à fait cohérent. Même chose pour les soudures apparentes, mais leur meulage prend du temps, donc de l’argent ; au risque de faire encore grimper un tarif qui atteint déjà 4 600 euros dans cette configuration. On se contentera donc de ces finitions déjà très réussies, d’autant plus que l’assemblage impeccable ne souffre d’aucune vibration ou bruit parasite.
Un équipement ultra complet
L’équipement est très complet et digne d’un VAE de ville haut de gamme. Aux garde-boue très efficaces, on peut ajouter :
L’ensemble est riche, mais pèse aussi son poids, puisque le Lundi 27.6 culmine à 28,2 kg. Un beau bébé qui fait donc partie des modèles les plus lourds du marché. Choix toujours étonnant au premier abord : l’absence de fourche suspendue, souvent utilisée par la concurrence. Pour Moustache, cela n’est pas nécessaire. En plus de préserver l’esthétique du vélo et de ne pas aggraver son poids, cette omission est compensée selon le constructeur par la tige de selle suspendue et les larges pneus ballon. Une affirmation vérifiée puisqu’il est vrai que l’on se sent bien derrière le guidon caractéristique de ce Lundi 27. Le dos bien droit, la tête en hauteur pour bien voir la route et les mains dans une position très naturelle, plutôt rapprochées du corps.
De l’importance de la pression des pneus
On peut même jouer sur la pression des pneus pour ajuster le confort dans les limites de la plage de 2 à 4 bars recommandée pour ces modèles de Schwalbe. En-dessous, le vélo sera certes très confortable, mais donne vraiment l’impression de se traîner malgré un pédalage intense. Au-dessus, on atteint les limites de la rigidité du cadre qui renvoient fortement les vibrations, notamment dans le guidon, la tige de selle suspendue jouant encore un peu son rôle.
Malgré ce poids et les spécificités de ses pneus, le Lundi 27.6 n’est pas un lourdaud, loin de là. On n’atteint pas le dynamisme de certains « commuters », mais il reste largement à l’aise dans la circulation en ville, notamment grâce à un centre de gravité suffisamment bas pour embarquer deux grosses sacoches bien chargées sans qu’elles n’influent significativement sur le comportement très sain du vélo. Même dans les descentes très raides où l’on a atteint presque 50 km/h, aucune vibration ne s’est faite sentir, on se sent en sécurité. C’est dans cette utilisation urbaine qu’on profite le mieux du moyeu Enviolo (il permet une plage de progression de 380 %).
Utilisé à la place d’un dérailleur et donc intégré au moyeu arrière, il permet de changer de rapport de manière progressive (sans les crans typiques d’un Shimano Nexus par exemple) en tournant la poignée de commande placée à droite du cintre.
On peut ainsi trouver le rapport qui correspond parfaitement à son effort, mais surtout en changer à l’arrêt, sans avoir à pédaler. Ultra pratique en cas de halte soudaine due à une voiture qui pile ou un piéton qui traverse sans prévenir. Dans ces cas-là, les freins s’avèrent d’ailleurs très efficaces, mordants et tout à fait sécurisants pour arrêter les 28,2 kilos du VAE.
Le top de l’assistance électrique
Nous n’avions pas encore évoqué la partie assistance électrique, tant celle-ci mérite qu’on s’y attarde. En effet, Moustache est un partenaire historique du motoriste allemand Bosch, l’une des références de ce marché, si ce n’est la référence. Pour ce Lundi 27.6, le constructeur vosgeois n’a pas fait les choses à moitié en intégrant la déclinaison haut de gamme Performance Line en version Smart System, donc connectée.
Mieux encore, le VAE embarque également l’optionnel Bosch Connect Module (BCM). Celui-ci permet notamment de verrouiller le vélo (eBike Lock, clé sur smartphone ou sur l’écran amovible Kiox 500, qu’il faut donc penser à ôter dès que l’on se gare), d’activer une alarme (eBike Alarm, sur le vélo et sur le smartphone par notification) et de le géolocaliser en cas de vol. Des fonctions qui font entrer les VAE équipés Bosch dans le XXIe siècle, mais qui ont un coût puisqu’après la première année offerte, il faudra débourser 40 euros par an ou 5 euros par mois pour en profiter.
C’est par l’application eBike Flow que l’on gère tout cela. Très complète, elle permet par exemple de personnaliser les modes d’assistance en réglant finement puissance, dynamique, vitesse et couples maximaux.
C’est également par l’application que l’on peut établir ses trajets pour le guidage GPS. Une fois le parcours lancé et le smartphone rangé dans la poche, la carte et les indications s’affichent alors sur l’écran Kiox 500. Pratique dans l’absolu, cette solution ne vaut toutefois pas une application dédiée telle que Geovelo.
En effet, la cartographie de l’écran Bosch est sommaire et n’indique que très schématiquement les routes adjacentes. Elles n’apparaissent en partie que lorsqu’on arrive à un croisement. La précision n’est pas toujours très exacte, il nous est arrivé de louper une rue pensant qu’elle se trouvait à la prochaine intersection. De ce côté-là, l’équipementier allemand a encore du travail pour rattraper les applications dédiées.
Moteur et batterie puissants
En plus de ces fonctionnalités et du moteur développant 75 Nm de couple, Moustache a choisi pour le modèle que nous avons testé une batterie de 625 Wh intégrée dans le tube diagonal. Au passage, le cache qui la recouvre doit être enlevé et replacé à chaque fois que l’on veut retirer la batterie, obligeant à effectuer une manipulation supplémentaire pour ce geste courant sur un VAE. Avec une telle réserve d’énergie, le Lundi 27.6 a fait preuve d’une excellente autonomie. En mode Auto, sur les parcours vallonés de l’Est parisien et francilien, avec deux sacoches souvent très chargées (parfois plus de 20 kg), nous avons presque atteint les 60 km ! Autant dire qu’en mode Eco sur des routes plus plates, on dépasse les 100 kilomètres sans problème. Une performance dont peu de VAE peuvent se targuer.
Il existe également une version équipée d’une batterie de 500 Wh commercialisée 200 euros de moins (4 400 euros). Difficile de prendre le moteur en défaut tant il est parfaitement adapté à ce vélo, se payant même le luxe de faire oublier son poids élevé. Ce Performance Line est silencieux, souple et puissant. Quatre modes sont proposés : Eco, Tour, Auto et Turbo.
Après avoir testé chacun d’entre eux, nous avons finalement effectué l’essentiel de notre essai en mode Auto qui adapte automatiquement l’assistance en fonction des conditions, typiquement avec du vent de face ou lors d’une montée. Dans ces cas-là, plus besoin de jongler entre les différents modes, le moteur s’occupe de tout et le fait parfaitement bien.
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