L’Armée de l’air et de l’espace française a rejoint 14 nations étrangères dans un exercice réaliste simulant une guerre spatiale. Depuis Toulouse et le Commandement de l’Espace (CDE), « AsterX 2024 » a duré une dizaine de jours avec l’aide d’Airbus Defense & Space, ArianeGroup, du Centre national d’études spatiales (CNES) ou encore de la Direction du Renseignement militaire (DRM).
Du 4 au 15 mars, la France fut au cœur « du plus grand exercice spatial militaire européen ». Il est le quatrième du genre, depuis 2019, et fait maintenant partie intégrante des entraînements et exercices militaires de l’Armée de l’air, pour répondre aux nouvelles menaces spatiales. Depuis Toulouse, quatorze autres nations ont rejoint la France pour simuler 23 scénarios « complexes et réalistes », prenant en compte 4 000 objets spatiaux, des participants civils et militaires, et parmi eux des industriels comme ArianeGroup et Airbus Defense & Space.
Pourquoi se préparer à la guerre dans l’espace ? Sur l’orbite basse, la congestion ne provient pas que de l’envoi des satellites Starlink. Au fil des années, l’escalade militaire et la démocratisation de l’envoi de fusée à faible coût à permis à de nombreuses nations de se lancer dans l’espionnage, ou de menacer l’ensemble avec des missiles sol-espace qui créeraient des collisions à la chaîne et des millions de débris. Avec de telles dégradations, c’est l’accès à l’espace tout entier qui deviendrait impossible.
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Les Armées regardent l’espace depuis des décennies et c’est d’ailleurs avec un clin d’œil au nom du premier satellite militaire français que l’entraînement a été baptisé. « Astérix », lancé en 1965, est repris aujourd’hui dans ce programme d’entraînement « AsterX 2024 » qui vise dans sa majeure partie à barrer la route à des manœuvres hostiles de satellites d’origine russe. Le premier exercice de guerre spatiale avait d’ailleurs été organisé après septembre 2019 et des actes avérés d’espionnage de la Russie sur trois satellites d’Eutelsat.
Parmi les acteurs industriels, de plus petites entreprises et startups ont aussi fait leur place lors de l’exercice AsterX 2024. Il faut dire qu’en 2019, l’espionnage russe avait été démasqué par une jeune pépite de la surveillance spatiale française, l’entreprise Look Up Space.
En chef de file, la startup Exotrail, qui propose des solutions de motorisations pour satellites, mais aussi Crisotech pour le conseil dans la gestion de crise, Agenium pour les logiciels et composants de simulation, Sopra Stéria qui a opéré un virage dans la cyberdéfense et le spatial, et MBDA dans la conception de missiles. Safran était aussi présent aux côtés d’ArianeGroup et d’Airbus Defense & Space.
Menaces spatiales
Parmi les menaces mentionnées, il n’y avait pas seulement que le cyberespionnage. Certains scénarios présentaient des satellites ennemis chargés de programme pour désorbiter des actifs stratégiques. Pour changer des autres éditions, l’exercice AsterX 2024 avait mis en place une équipe chargée de simuler les ennemis, pour renforcer le besoin d’innover et d’improviser des solutions, pour in fine trouver de nouveaux mécanismes et dispositifs de défense et de protection.
Si les États-Unis ont participé à l’exercice aux côtés du Canada, du Japon ou encore des Émirats arabes unis, la première puissance militaire n’en est pas moins à travailler de son côté et de s’équiper à grande échelle grâce à un nouveau programme avec SpaceX. Depuis 2021, la Défense américaine prépare avec l’entreprise du spatial une version militarisée de Starlink, baptisée Starshield, qui doit créer une constellation de centaines de satellites-espions. Leur déploiement a commencé, opéré par une nouvelle agence baptisée le National Reconnaissance Office (NRO).
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