Irruption d’un essaim de drones transportant une charge explosive ou déclenchement d’une cyberattaque en règle contre le quartier général de la base aérienne de Villacoublay (Yvelines) qui surveillera le ciel de Paris : à l’approche de l’ouverture des festivités olympiques, l’armée de l’air a répertorié dix-huit scénarios auxquels pourraient être confrontés les quinze systèmes complets antidrones installés à Paris et à Marseille. Grâce au déploiement de ces équipements sophistiqués, les sites sensibles qui accueilleront les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) cet été pourront être immergés dans une « bulle » à même de repousser toute intrusion.
Comment protéger une manifestation d’envergure comme les JOP face à la menace de drones malintentionnés ? La réponse est à la fois simple et complexe. Les forces de sécurité peuvent compter en premier lieu sur des « dispositifs lourds » installés dans un lieu précis. Un appareil sans pilote peut être détecté par goniométrie (pour déterminer dans quelle direction il se dirige), à partir de son empreinte électronique captée par des équipements bien connus des militaires ou encore en utilisant un radar très évolué.
Pourtant, rien n’est plus difficile que la réalisation d’une identification sûre et immédiate d’un engin éloigné de plusieurs kilomètres. A cette distance, la signature radar d’un petit quadricoptère peut facilement se confondre avec celle d’un oiseau, malgré le recours à l’intelligence artificielle. Toutefois, s’il n’est pas identifié immédiatement comme drone de la police ou des médias accrédités, l’aéronef suspect sera la cible d’un brouillage magnétique.
Grands moyens de dernier recours
Ces solutions sont moins efficaces lorsque l’appareil évolue en vol programmé, car il n’y a, alors, pas de lien avec un télépilote qui pourrait permettre de remonter vers ce dernier. Il faut aussi respecter certaines précautions, car perturber le signal GPS d’un drone sans être très précis risque d’affecter d’autres utilisateurs alentour, tels les drones « amis », les services de police ou de secours.
Si l’appareil parvient à se mettre en approche, il aura affaire à ce qu’industriels et militaires appellent pudiquement des « effecteurs », autrement dit des armes permettant de réaliser une neutralisation sur-le-champ. On peut citer le fusil antidrone − celui des policiers pèse 12 kg et est facturé 17 000 ou 30 000 euros pièce selon le modèle − qui va « arroser » le ou les drones suspects avec un signal plus puissant que celui reçu en provenance du télépilote. Selon la manière dont il aura été programmé, l’appareil visé se placera en vol stationnaire, atterrira ou repartira vers sa base.
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