« Lever les verrous du déploiement de l’IA » et « faire émerger des technologies de rupture » : un programme de recherche dédié à l’IA vient d’être lancé par le gouvernement. Il est doté de 73 millions d’euros, sur six ans. Voici ce qu’il faut en retenir.
Pour « faire de la France un acteur majeur de l’IA sur l’échelle mondiale », le gouvernement a présenté son « PEPR IA » : un « grand programme de recherche dédié à l’innovation et aux usages émergents de l’IA ». Le jour de son lancement à Grenoble le 25 mars dernier, Sylvie Retailleau, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a rappelé qu’il s’agissait « de la deuxième phase de la stratégie nationale » pour l’IA, initiée en 2018.
La place de l’intelligence artificielle dans notre société va continuer à fortement ↗️.
Je lance aujourd’hui à Grenoble le programme de recherche #France2030 dédié à l’IA, doté de 73M€. Il accompagne l’innovation des acteurs de l’IA pour que la France reste à l’avant-garde ! pic.twitter.com/5WTyW2n5G6
— Sylvie Retailleau (@sretailleau) March 25, 2024
Copiloté par le CEA, le CNRS et l’INRIA, l’objectif de ce programme est de développer « une IA de confiance, moins consommatrice d’énergie et de données personnelles ». Le PEPR IA, opéré par l’Agence nationale de la recherche (ANR), est doté d’un budget de 73 millions d’euros sur six ans. Il devrait permettre aux scientifiques d’accélérer dans trois grands domaines « correspondant à des problématiques centrales autour de l’IA et de la souveraineté », a souligné Jamal Atif, directeur du programme pour le CNRS, cité par le site du centre de recherche, le 25 mars dernier.
- Le premier est dédié aux fondements mathématiques de l’IA : il s’agit de « préparer la future génération d’algorithmes d’intelligence artificielle ».
- Le deuxième a trait à la « recherche engagée sur l’IA de confiance et distribuée », avec pour objectif de mieux sécuriser l’utilisation de données sensibles.
- Et le troisième est lié à l’impact de cette technologie sur la société, à l’IA frugale et embarquée. Cet axe permettra « d’aborder les questions d’équité, d’éthique, les problématiques du futur du travail et des travailleurs, les transformations organisationnelles, la gouvernance ou encore la régulation de l’IA ».
Ces trois thèmes « correspondent à des problématiques centrales autour de l’IA et de la souveraineté. L’IA embarquée et l’IA de confiance sont des domaines sur lesquels la France et l’Europe peuvent avoir une carte à jouer. La question de l’environnement est également incontournable dans nos travaux de recherche liés à l’IA », a rappelé Marc Schoenauer, directeur Inria du PEPR IA cité sur le site de l’Inria.
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Neuf projets et 50 équipes concernées
En tout, ce sont neuf projets qui devraient bénéficier de ce programme, regroupant « plus de 50 équipes françaises » « réparties sur l’ensemble du territoire ». Ce programme prioritaire de recherche est en effet mené dans une logique d’écosystème, impliquant un grand nombre d’universités, a précisé Bruno Sportisse, à la tête de l’Inria.
Chaque projet est doté d’un budget de cinq millions d’euros. Le reste du budget servira à favoriser l’interdisciplinarité, à attirer des talents – une enveloppe de 13 millions d’euros prévoit par exemple de créer des chaires internationales et d’aider leurs titulaires à s’installer en France. Créer des passerelles entre la recherche publique et l’innovation fait aussi partie des objectifs du programme.
« L’État oriente (et finance), mais fait confiance aux acteurs de la recherche eux-mêmes, aux chercheurs et aux enseignants chercheurs, pour faire avancer la discipline, la recherche, et à terme, ses conséquences pour l’industrie et pour le pays tout entier », a résumé Bruno Bonnell, secrétaire général du SGPI, cité dans le communiqué du CNRS. Les 73 millions prévus suffiront-ils à atteindre ces très nombreux et ambitieux objectifs ? C’est toute la question.
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Source :
Communiqué du gouvernement