Le studio derrière le jeu vidéo PUBG vient d’annoncer ANA, une influenceuse virtuelle conçue pour le web 3.0. Développé à l’aide d’Unreal Engine d’Epic Games, ce surprenant « humain virtuel » ne tardera pas à sortir sa première chanson.
Krafton, le studio de développement sud-coréen derrière le jeu PlayerUnknown’s Battleground (PUBG), vient de lever le voile sur un « humain virtuel ». Baptisée « ANA », la création numérique est présentée comme la nouvelle mascotte de l’entreprise.
La firme se vante qu’ANA ait « une apparence hyperréaliste, brouillant les limites entre un personnage numérique et un véritable être humain ». Comme le montrent les images publiées par Krafton, de nombreux détails rappellent le corps humain, tels que « le fin duvet » qui recouvre la peau.
Le studio a également développé une voix pour ANA grâce au deep learning, la technologie d’apprentissage qui permet à une intelligence artificielle de comprendre le monde sans aide extérieure. De cette façon, ANA peut « agir et chanter comme un véritable être humain ».
Un être humain virtuel conçu avec Unreal Engine
Pour mettre au point la surprenante ANA, Krafton s’est appuyé sur Unreal Engine, le moteur de jeu vidéo développé par Epic Games. Le moteur propriétaire dispose en effet d’un outil destiné à la conception d’humains virtuels, MetaHuman Creator. D’après Epic Games, ce logiciel est capable de concevoir des visages et des corps très réalistes.
Sur son site web, le studio derrière Fortnite décrit MetaHuman comme un « framework complet qui donne à tout créateur le pouvoir d’utiliser des personnages humains hautement réalistes de toutes les manières imaginables ». Ces humains photoréalistes peuvent être générés en quelques minutes à l’aide du logiciel, avance Epic Games. Les développeurs peuvent également personnaliser la coiffure ou les vêtements du personnage en quelques clics.
Selon Epic Games, MetaHuman peut tourner sur « des PC haut de gamme avec des cartes graphiques RTX ». Le logiciel est actuellement disponible en accès anticipé par le biais d’un navigateur web.
Notez que Krafton avait déjà fait la démonstration de ses avancées dans le domaine de la conception d’humains virtuels en février dernier. L’éditeur avait publié une vidéo sur YouTube montrant ses créations. La séquence permet de se faire une idée de ce à quoi ANA ressemblera en mouvements.
Une célébrité du futur web 3.0 ?
Dans son communiqué, Krafton présente ANA comme une célébrité virtuelle. « Nous nous attendons à ce qu’elle attire l’intérêt et la popularité de la génération Z dans le monde entier », déclare Josh Seokjin Shin, chef du centre de création de Krafton. La firme précise qu’ANA est destinée à « favoriser l’engagement de la communauté au niveau mondial » et son « écosystème web 3.0 ».
Présenté comme le futur, le web 3.0 désigne une version décentralisée d’Internet. Le studio de développement a déjà montré son intérêt pour plusieurs éléments phares du web 3.0 par le passé. Krafton a notamment noué un partenariat avec la blockchain Solana. L’accord prévoit la création de tokens non fongibles (NFT) et de jeux basés sur la chaîne de blocs. L’éditeur s’est également rapproché de Naver Z, une filiale de la plate-forme sud-coréenne Naver. Dans le cadre du partenariat, les deux entités ont prévu de développer un metaverse où les NFT joueront un rôle majeur.
ANA va lancer sa propre chanson
L’entreprise sud-coréenne prévoit qu’ANA devienne une influenceuse dans plusieurs domaines du secteur du divertissement et de l’e-sport. Afin de faire parler de sa création, Krafton prévoit qu’ANA lance « un titre musical original ». Grâce au deep learning, la création virtuelle de Krafton va visiblement composer et interpréter ses propres chansons.
Ce n’est pas une première. Plusieurs projets ont déjà utilisé l’intelligence artificielle pour composer des musiques. On pense notamment à l’initiative Lost Tapes of The 27 Club. Avec l’aide du programme Magenta de Google, des chercheurs ont conçu une intelligence artificielle capable de composer des chansons à la manière de Kurt Cobain de Nirvana ou Amy Winehouse.
Krafton ambitionne visiblement d’en faire l’une des premières influenceuses du metaverse, ce monde numérique accessible en réalité virtuelle et augmentée. Le studio s’est engagé à divulguer davantage d’informations sur le projet « plus tard cette année à travers des images, des vidéos et une histoire originale ». Krafton va visiblement offrir une personnalité et une histoire à son influenceuse virtuelle.
ANA n’est pas sans rappeler le projet Neon de Star Labs, une filiale de Samsung. L’entreprise a développé des « humains artificiels » conçus et animés grâce à une intelligence artificielle.
On rappellera que le concept d’influenceuse virtuelle n’est pas neuf. En 2016, deux membres de Brud, une entreprise californienne spécialisée dans la robotique et l’intelligence artificielle, ont lancé une influenceuse numérique appelée Lil Miquela sur Instagram. Le succès a été immédiat. Désormais, elle compte plus de 3 millions d’abonnés sur le réseau social.
Dans le sillage de Lil Miquela, de nombreux autres influenceurs sont apparus sur les réseaux sociaux. Citons par exemple Guggimon, le lapin effrayant, FN Meka, le robot spécialiste du rap ou encore l’athlète Ion Göttlich de la marque PRO Bike Gear.
Source :
Krafton