« C’est vraiment une inquiétude. » A un peu plus de trois mois des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024, le risque de cyberattaques pendant l’événement sportif cet été est considéré comme le premier des « risques prioritaires identifiés » par les établissements de santé en Ile-de-France, selon Sophie Martinon, la directrice générale par intérim de l’Agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France.
« Le risque cyber nous fait vraiment peur », a-t-elle expliqué, mercredi 10 avril, aux députés du groupe de travail sur la préparation des JOP, soulignant que « les conséquences peuvent être extrêmement lourdes : cela plante des équipes, des urgences pendant très longtemps et cela coûte cher ». « La question n’est pas “est-ce que l’on aura une cyberattaque ?” , mais “quand en aura-t-on une” ? », a ajouté Mme Martinon, rappelant que deux établissements franciliens « ont été touchés très récemment ».
Face à cette perspective, depuis deux ans, les structures de santé ont « élevé leur niveau de sécurité », a assuré la responsable de l’ARS. Elle a notamment cité la sensibilisation « très forte » des établissements, la mise en place d’audits et d’exercices, ou encore « l’actualisation des plans de continuité de l’activité » dans le cas d’une cyberattaque. « De là à dire que nous sommes totalement sécurisés, je n’irai pas jusque-là, a reconnu Mme Martinon. Nous ne sommes pas à l’abri. »
« Tout de suite pouvoir disposer d’un matériel sain »
Par ailleurs, un volet cyberattaques a été intégré au dispositif ORSAN (pour « organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles »). « Nous avons identifié un établissement de référence pour la région, au sein de l’AP-HP [Assistance publique-Hôpitaux de Paris], et construit une capacité de réaction rapide en cas de cyberattaque dans un établissement de la région », a expliqué Mme Martinon.
L’objectif étant de pouvoir réagir au plus vite pour éviter des conséquences néfastes, un plan de mise à disposition d’« un pack de matériels » de secours a été mis en place. « Nous sommes en capacité de projeter très rapidement ce pack, a assuré la directrice générale par intérim de l’ARS Ile-de-France. Il faut tout de suite pouvoir disposer d’un matériel sain – ordinateurs, clés Wi-Fi, imprimantes, etc. – permettant d’assurer une continuité de fonctionnement. » Si l’autorité sanitaire « espère ne pas s’en servir », elle a prévu un exercice « pour tester en conditions réelles » le déploiement de ce pack de matériels de secours.