LA LISTE DE LA MATINALE
Le jeu vidéo gratuit est dominé par des incontournables titres multijoueurs, les Fortnite, Roblox, Counter-Strike 2, Genshin Impact, League of Legends ou plus récemment The Finals. Mais il en existe d’autres. Des jeux conçus de façon plus artisanale par de petites équipes et dont l’audience se réduit généralement à des niches de passionnés. Souvent courtes, certaines de ces expériences témoignent pourtant d’un savoir-faire indéniable, voire d’une saisissante originalité. Le service Pixels du Monde s’est plongé dans les nombreuses sorties de ce début d’année 2024 et vous partage ses coups de cœur.
Contemplation
« Please, Touch the Artwork 2 » : éloge du peintre James Ensor
Le créateur de jeu vidéo bruxellois Thomas Waterzooi rend un vibrant hommage au peintre ostendais James Ensor, dont on célèbre les 75 ans de la mort. Les toiles du maître flamand, dont l’œuvre préfigure le surréalisme et l’expressionnisme, deviennent un terrain de jeu pour des parties de recherche d’objets cachés. De tableau en tableau, on rencontre des personnages hauts en couleur, qui nous chargent de missions diverses : un canard qui fume cherche des allumettes ou un militaire en tenue d’apparat d’énormes moustaches. Un jeu au service de l’art, et vice versa.
Disponible sur PC et Mac (Steam), iOS et Android.
« Sheepy : A Short Adventure » : éloge de la brièveté
L’année 2023 a mis à l’honneur des jeux longs : il faut plus de soixante heures pour venir à bout de Baldur’s Gate III ou The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom. Si le temps vous manque, Sheepy est une solution idéale : ce jeu de plates-formes narratif ne dure qu’un peu plus d’une heure mais est riche en sensations. Un personnage adorable qui se dote de pouvoirs surprenants, un univers à l’esthétique 16-bits soigné, une musique inspirée, des combats ingénieux… Ce petit mouton a tout d’un grand.
Disponible sur PC (Itch.io et Steam).
Réflexion
« Doronko Wanko » : éloge de la saleté
Impossible de mémoriser le titre de ce jeu japonais. En revanche son personnage principal est inoubliable : il s’agit d’un loulou de Poméranie kawaï et diabolique. Sa seule motivation est de saccager la maison luxueuse et immaculée de ses maîtres. On commence par de simples traces de pattes boueuses sur le tapis. Puis viennent l’encre, le vin rouge, le mazout, le pistolet à peinture… Le chiot doit trouver un moyen d’amplifier les dégâts pour révéler, grâce à la saleté, douze badges dissimulés. Régressif dès les premières minutes mais un poil répétitif au bout de l’heure requise pour en venir à bout. Avant de vous lancer, si vous ne parlez pas japonais, veillez aussi à regarder un tutoriel pour basculer la langue de base du jeu vers l’anglais.
Disponible sur PC (Steam).
« 20 Small Mazes » : éloge du labyrinthe
Des souterrains de Colossal Cave (1975) jusqu’aux dédales paranormaux d’Alan Wake 2 (2023), les jeux vidéo ne sont jamais vraiment lassés des labyrinthes. 20 Small Maze apporte une modeste mais solide pierre à l’édifice. Le développeur FLEB réussit à réinterpréter de façon inventive le très classique labyrinthe que l’on faisait enfant sur des feuilles de papier. Chacun des vingt mini-jeux est pimenté d’un motif ludique singulier, que ce soit des téléporteurs inattendus ou l’obligation de manipuler le labyrinthe lui-même dans un espace contraint. Nous nous sommes arraché les cheveux sur au moins deux d’entre eux.
Disponible sur PC (Itch.io et Steam).
Action
« Level Devil : NOT a Troll Game » : éloge du troll
La règle tacite des jeux de plates-formes est que c’est le joueur qui se rue vers les obstacles, quitte à mourir s’il heurte un adversaire ou échoue à franchir un précipice. Level Devil fait l’inverse. Chemin faisant, un gouffre apparaît et fonce sur notre personnage. Mort, on recommence. A nous de déjouer chaque piège vicieux posé par le développeur. Méchant mais malin, ce titre est aussi court et corsé qu’un expresso pris sur le zinc du bar-PMU.
Disponible sur navigateur (Poki), iOS et Android.
« Vroomies » : éloge du minimalisme
Avec ses véhicules aux formes rudimentaires, Vroomies annonce la couleur : il est plus proche des jeux vidéo des années 1980 que de Gran Turismo. Dans un circuit vu de dessus, le pilote que l’on incarne doit aiguiller son véhicule sur le bitume. Pour cela, il suffit de balayer, au moment adéquat, l’écran dans la direction que prend la piste. En cela, ce titre tient plus du jeu de rythme que de la course de Formule 1 qui lui sert d’univers. Même si l’on est bien loin de l’habitacle d’un véritable pilote, Vroomies décoiffe.
Disponible sur iOS et Android.
« Pizza Hero » : éloge de l’ananas sur les pizzas
Pizza Hero s’intègre dans la galaxie en perpétuelle expansion des clones de Vampire Survivors (2022) – mais n’oublions pas que lui-même n’a pas inventé grand-chose. Si lui non plus ne réinvente pas la roulette à pizza, Pizza Hero se démarque par son postulat original et quelques délicieuses variations sur ce concept : on incarne une part de pizza qui doit échapper à des centaines de monstres qui tentent de la manger. Améliorer sa garniture (champignons missiles, burrata qui écrase tout sur son passage, etc.) grâce à des points d’expérience est ici le seul moyen de survivre.
Disponible sur iOS et Android.
« F-Zero 99 » : éloge de la multitude
Même s’il est un poil plus ancien et surtout moins artisanal que les autres jeux de cette sélection, F-Zero 99, développé par Nintendo et sorti à la fin de l’été 2023, se devait de figurer dans cette sélection, qui aurait sinon manqué de jeux pour la console Switch. Dans cette version multijoueurs du jeu de course initialement sorti sur Super Nintendo en 1990, il s’agit d’affronter 98 autres pilotes dans des courses survitaminées où tous les coups sont permis. Attention, il faut pour y avoir accès être abonné au service Nintendo Switch Online.
Disponible sur Switch.