L’intelligence artificielle (IA) est-elle un axe de développement économique majeur ? Les énormes investissements consentis dans l’IA vont-ils générer des revenus à la hauteur ? Lors de la publication de leurs résultats trimestriels, jeudi 25 avril pour Microsoft et Google, la veille pour Meta, les géants du numérique ont cherché à rassurer les analystes financiers sur ces questions.
Les interrogations se concentrent sur les dépenses liées à la construction de l’infrastructure informatique nécessaire pour entraîner et faire fonctionner les modèles d’IA capables de créer des textes ou des images. Le montant total des investissements de Microsoft a ainsi atteint 14 milliards de dollars (13 milliards d’euros) de janvier à mars, soit près de 50 % de plus qu’un an plus tôt. En comparaison, son chiffre d’affaires atteint 62 milliards (+ 17 %) et son résultat net 21,9 milliards (+ 20 %). De plus, le groupe a investi 13 milliards dans OpenAI, le créateur du robot conversationnel ChatGPT.
Google a lui investi 12 milliards de dollars sur le trimestre, pour un chiffre d’affaires de 80,5 milliards (+ 15 %) et 25,5 milliards de résultat net (+ 46 %). Meta a, lui, annoncé des dépenses d’informatique de 35 à 40 milliards en 2024, et prévu une hausse en 2025, comme Microsoft.
« Une nouvelle ère de la transformation via l’IA »
Nous entrons dans « une nouvelle ère de la transformation via l’IA, qui va générer des hausses d’activité dans tous les secteurs », a justifié le directeur général de Microsoft, Satya Nadella. L’IA serait ainsi responsable de 7 points dans les 31 % de hausse des revenus de sa branche cloud de services et hébergement en ligne pour les professionnels (qui rapporte 28 milliards de dollars). Soixante-cinq pour cent des grandes entreprises de l’indice Fortune 500 auraient utilisé l’un des modèles d’IA d’OpenAI, dont Microsoft est le seul distributeur tiers. Microsoft a assuré avoir des « centaines de clients » faisant des requêtes vers des modèles d’IA (d’OpenAI ou d’autres fournisseurs), dont Accenture, EY, Schneider Electric ou TomTom, pour son système de « divertissement en voiture ».
Soixante pour cent des entreprises du classement Fortune 500 utiliseraient Copilot, l’assistant conversationnel de Microsoft permettant de créer des textes ou des images dans sa suite de bureautique Office 365 (Word, Excel, Teams…). BP, Moody’s, Novo Nordisk ou Nvidia auraient abonné plus de 10 000 employés (à 30 dollars par mois). Et, selon Microsoft, 30 000 organisations ont utilisé Copilot Studio, qui propose de personnaliser Copilot, notamment en l’entraînant sur des données de l’entreprise. Parmi les versions sectorielles lancées par Microsoft, Dax Copilot, consacré à la santé, serait utilisé par deux cents sociétés du secteur. L’outil d’aide à l’écriture de code informatique Copilot revendique, lui, 1,8 million de développeurs abonnés (à partir de 10 dollars par mois), en hausse de 35 % sur un trimestre.
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