On a testé… « Animal Well », la fabuleuse odyssée d’un petit être mou

On a testé… « Animal Well », la fabuleuse odyssée d’un petit être mou


Etre une boule dépourvue de nom et tout juste capable de faire des bonds n’empêche pas d’avoir du caractère. La preuve avec le personnage qui nous sert d’avatar dans Animal Well, disponible depuis le 9 mai sur PC, Switch et PlayStation 5.

Cet être mou et inoffensif a atterri dans un monde souterrain sans carte ni mode d’emploi. Faut-il aller vers la droite, la gauche, emprunter une échelle pour descendre plus profond ? Jamais un guide ne nous vient en aide dans cette aventure, dont la saveur réside en partie dans ses mystères.

Rapidement gobé par un caméléon ou pris de court par un fantôme, notre blob ne manque pas de se faire maltraiter. A nous d’apprendre à esquiver les pièges pour protéger la petite boule pixélisée – que nous aurions pu qualifier de « kirbyesque » ou de « pacmanoïde » si elle pouvait, elle aussi, ouvrir la bouche pour avaler ses ennemis.

Un puits sans fond d’énigmes

Vulnérable, nous mourrons à répétition dans ce jeu d’inspiration « metroidvania ». Ce format de jeu d’exploration et d’action, hérité de Metroid et Castlevania (tous deux sortis en 1986), se définit par un monde tentaculaire et interconnecté dans lequel on progresse en débloquant de nouvelles capacités.

Oubliez toutefois les superpouvoirs qu’engrangent traditionnellement les héros du genre, telle la destructrice Samus, de Metroid Dread (2021), ou le musculeux Sargon, de Prince of Persia : The Lost Crown (2024). Ici la sensation de montée en puissance se joue sur le mode humoristique, notre boule minimaliste gagnant en compétence grâce à des objets enfantins : bâton à bulles, yoyo, frisbee ou encore « slinky » (vous savez, ce jouet en plastique en forme de ressort qui descend l’escalier).

Cette fantaisie insuffle des respirations bienvenues dans le déroulé de ce titre qui alterne, voire combine, des phases de puzzles et de plates-formes. Tomber, mourir puis recommencer y étant les seuls moyens d’avancer, gare aux impatients : la réussite demande souvent un peu de persévérance.

Leviers à actionner, plates-formes à rejoindre, coffre à ouvrir. Les défis d’« Animal Well » sont assez classiques mais variés.

Carnaval des animaux

Au passage, il arrive de foncer par hasard dans un recoin couvert d’herbe ou de chuter dans une cascade. Surprise : nous voilà dans un boyau inconnu ou une anfractuosité où se trouve un coffre. Traquer ces cachettes est souvent le moyen de récupérer un des soixante-quatre œufs dissimulés parmi les 256 tableaux qui composent la carte. Cette chasse aux œufs optionnelle (et chronophage) réjouira les collectionneurs invétérés, qui ne manqueront pas d’y voir un clin d’œil au phénomène des « easter eggs », des secrets que les créateurs enfouissent dans les tréfonds de leurs jeux. Pour nous, elle est venue relancer durablement notre intérêt après les sept heures nécessaires pour cartographier l’univers.

Car une fois nos réflexes affûtés, les muscles de nos mains entraînés et les boss de fin vaincus, cette seconde exploration permet de se pencher sur le monde étrange et fascinant composé avec un soin maniaque par le développeur américain Bill Basso, qui a travaillé seul sur le jeu. Son univers évoque un croisement réussi entre une esthétique pixélisée à la Kirby et une atmosphère surréaliste façon David Lynch.

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Les pérégrinations de l’adorable boule aux grands yeux servent alors de prétexte à de stupéfiantes rencontres. Hérons élégants, pingouins glissants, colibris malicieux, paon attendant des offrandes ou chiens qui aboient avec un son de synthétiseur… La forme primitive de notre personnage met d’autant plus en valeur cette faune colorée, qui s’anime d’effets psychédéliques et que nous perturbons par notre venue. Si la narration refuse les mots et la musique les mélodies, c’est pour décupler l’intensité des fulgurances poétiques de chacune de leurs apparitions.

Ce chat fantômatique n’est pas sans évoquer celui d’« Alice aux pays des merveilles » de Lewis Carroll.

L’avis de Pixels

On a aimé :

  • Les mystères et les surprises ;
  • l’esthétique unique ;
  • la chasse aux œufs cachés.

On a moins aimé :

  • La transition d’un tableau à un autre, parfois abrupte.

C’est plutôt pour vous si :

  • Vous aimez les puzzles ;
  • et les jeux mutiques.

Ce n’est plutôt pas pour vous si :

  • Vous n’avez aucun sens de l’orientation et pas de réflexes ;
  • un frisbee et un yoyo ne vous satisferont jamais autant qu’une épée ou un pistolet.

La note de Pixels :

58 œufs trouvés/64.

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