Destinés aux ordinateurs portables, ces nouveaux Core opèrent des transformations radicales par rapport aux précédentes générations : LPPDR5X on-package, fin de l’hyper-threading, E-cores privilégiés et combo GPU / NPU qui envoie du lourd en matière d’IA.
Intel semble bien décidé à occuper le terrain avec ses Lunar Lake. Il y a quelques jours, l’entreprise dirigée par Pat Gelsinger avait répliqué aux annonces de Qualcomm relatives aux Snapdragon X Series en livrant une première salve d’informations pour sa prochaine génération de Core basse consommation, Lunar Lake. De nouveau, la société répond à l’offensive d’une concurrente – en l’occurrence d’AMD qui a déployé ses Ryzen AI 300 – avec ses Lunar Lake, cette fois présentés de manière plus complète.
Lunar Lake : une architecture CPU remaniée
L’année dernière, en lançant ses Meteor Lake (la génération actuelle, du moins celle du segment laptop), les Core Ultra 100, Intel évoquait les plus grands changements architecturaux depuis 40 ans qui promettaient une efficacité énergétique jamais vue. Avec Lunar Lake, alias les Core Ultra 200V, l’entreprise, sans doute bousculée par la menace que représentent les processeurs Arm dans la nouvelle ère des PC IA, va encore plus loin dans cette démarche. Au programme : des performances en forte hausse par rapport à la précédente génération, notamment celles liées aux E-cores, à l’iGPU et au NPU, le tout valorisée par une autonomie nettement accrue.
Déjà, les Meteor Lake avaient inauguré une architecture atypique en ajoutant une paire de cœurs LP-E au niveau du système-sur-puce, en plus des désormais classiques cœurs performants (P-core) et des cœurs économies (E-core). Avec Lunar Lake, Intel a entièrement revu sa copie. L’entreprise abandonne ses cœurs LP-E pour proposer une configuration en 4 + 4 : une puce Lunar Lake peut contenir jusqu’à quatre P-cores et E-cores. Les tuiles de calcul sont gravés par TSMC en N3B et les E/S en N6.
Gamme | Alder/Raptor Lake | Meteor Lake |
Lunar Lake |
Arrow Lake |
Panther Lake |
P-Core Architecture | Golden Cove/ Raptor Cove |
Redwood Cove | Lion Cove | Lion Cove | Cougar Cove ? |
E-Core Architecture | Gracemont | Crestmont | Skymont | Crestmont ? | Darkmont ? |
GPU Architecture | Xe-LP | Xe-LPG | Xe2 | Xe2? | ? |
NPU Architecture | – | NPU 3720 | NPU 4 | ? | ? |
Tuiles actives | 1 (monolithique) | 4 | 2 | 4? | ? |
Nœuds de gravure | Intel 7 | Intel 4 + TSMC N6 + TSMC N5 | TSMC N3B + TSMC N6 | Intel 20A + More | Intel 18A |
Segment | Mobile + Desktop | Mobile | Mobile basse conso | Mobile haute performance + Desktop | Mobile ? |
Date de sortie | 4T 2021 | 4T 2023 | 3T 2024 | 4T 2024 | 2025 |
Les deux types de cœurs CPU bénéficient d’une nouvelle architecture. Les P-cores sont désormais des Lion Cove (contre Redwood Cove autrefois). Le gain en terme d’instructions par cycle (IPC) avoisine les 14 % ; c’est un écart assez courant entre deux générations.
Quant aux E-cores, ce sont désormais des Skymont (les Meteor Lake exploitent des E-cores Cresmont). À en croire Intel, ses E-cores de nouvelle génération sont à la fois nettement plus performants et frugaux que les LP-E cores. Et ici, la hausse générationnelle des IPC n’est pas commune : +68 % par rapport au LP E-cores !
Deux autres changements importants sont à signaler pour la composante CPU. La première est l’abandon total de l’Hyper-Threading, y compris pour les P-cores. Intel justifie ce choix pour des considérations énergétiques. La société allègue qu’avec le perfectionnement de l’hybridation, l’HT n’a tout simplement plus de raison d’être.
La seconde, qui découle de la première, est un changement du Thread Director sous Windows : avec Lunar Lake, la plupart des charges de travail sont allouées aux E-cores.
Un GPU Xe2 bien plus costaud
Concernant la partie graphique, le GPU Xe2 (l’architecture qui doit également servir aux cartes graphiques dédiées Battlemage), offre, selon Intel, des performances 50 % supérieures à celle de Meteor Lake en moyenne. Outre les performances graphiques, le GPU délivre 67 TOPS de performances AI ; elles s’ajoutent à celles délivrées par le NPU.
Un NPU 4 à 48 TOPS
À propos du NPU justement, Lunar Lake fait plus que tripler les capacités par rapport à Meteor Lake : il fournit 48 TOPS contre 11,5 TOPS précédemment. Intel parle de performance globale 2 à 4 fois plus élevée par rapport à la précédente génération.
Précisons qu’AMD a également fortement augmenté cet aspect avec ses bien nommés Ryzen AI 300 ; dans les deux cas, la finalité est de proposer des ordinateurs éligibles Copilot Plus. Pour Lunar Lake, il est question d’environ 120 TOPS pour l’ensemble de la puce.
De la mémoire LPPDR5X intégrée au SoC
Enfin, une autre particularité notable de Lunar Lake est l’intégration de la mémoire LPPDR5X directement sur le die. Un ordinateur portable armé d’un tel processeur embarque donc 16 ou 32 Go, sans possibilité d’en ajouter davantage par la suite. Là encore, Intel légitime cette décision avec l’argument de la consommation, et donc de l’autonomie : cette intégration on-package de la RAM permet de réduire de 40 % la conso liée au transfert des données CPU / RAM, toujours aux dires de l’entreprise. Pour obtenir une machine avec davantage de RAM, il y aura toujours l’option Arrow Lake ; cette série de Core, à la fois laptop et desktop, sera présentée plus tard dans l’année.
Intel prévoit au moins 80 modèles de PC portables Lunar Lake auprès d’une vingtaine de partenaires. Ils seront disponibles avant les fêtes de fin d’année. Vous pouvez visionner la présentation complète d’Intel au Computex 2024 (qui concerne d’autres produits), ci-dessous :
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