Avoir confiance en soi, devenir riche et séduire les femmes… Nombre de comptes de motivation sur les réseaux sociaux promettent la réussite à leurs fans. Mais ces contenus de développement personnel cachent souvent une idéologie masculiniste.
Derrière ce terme on trouve une galaxie hétérogène : activistes qui estiment que la société défavorise les hommes au profit des femmes, communautés en ligne d’« incels » (les « célibataires involontaires ») – des hommes qui imputent leur solitude affective aux femmes et au féminisme – mais aussi, pêle-mêle, des coachs en séduction, de sport, des influenceurs et entrepreneurs.
Le terme de masculinisme apparaît dans les années 1970 en Amérique du Nord et en Europe, mais ne se popularise qu’à partir des années 2000 avec l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux. Comme le souligne Mélissa Blais, sociologue spécialiste de l’antiféminisme, tous ces groupes ont en commun de postuler que la masculinité serait en crise. De même, ils partagent « la volonté de retrouver ou forger un projet de société qui ramène les femmes à leur place, à une féminité soumise que l’on doit séduire et conquérir ».
Certains adeptes des théories masculinistes se radicalisent au point de commettre des actes violents. En 1989 au Canada, une fusillade à l’Ecole polytechnique de Montréal entraîne la mort de quatorze femmes. Avant de passer à l’acte, l’auteur de la tuerie clamait « haïr les féministes ».
En 2014, aux Etats-Unis, six personnes sont assassinées dans une tuerie perpétrée par un homme qui se définissait comme « incel ». Dans une vidéo justifiant son acte, le tueur déclarait : « Vous, les filles, n’avez jamais été attirées par moi. Je ne sais pas pourquoi mais je vous punirai toutes pour ça. »
Dans cette vidéo, nous revenons sur les caractéristiques de cette idéologie fondée en opposition à l’émancipation des femmes. Pour en savoir plus sur le regain du masculinisme, vous trouverez ci-dessous une enquête sur ce sujet.
« Comprendre en trois minutes »
Les vidéos explicatives qui composent la série « Comprendre en trois minutes » sont produites par le service Vidéos verticales du Monde. Diffusées en premier lieu sur les plates-formes telles que TikTok, Snapchat, Instagram et Facebook, elles ont pour objectif de remettre en contexte les grands événements dans un format court et de rendre l’actualité accessible à tous.